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Conseil municipal du Lavandou du 16-12-2014

Conseil municipal du Lavandou du 16-12-2014

08-12-2014. Déclaration La Ville Heureuse

C’est en milieu de matinée que nous avons appris par le Cabinet du Ministre de l’Ecologie et du Développement Durable, la décision « de ne pas poursuivre la procédure d’autorisation » d’ABYSSEA et l’installation de deux plateformes d’essais et d’expérimentation par 1.300m et 2.000m de profondeur sous l’égide du CEEMP (Centre d’Expertise et d’Essais en Mer Profonde). Cette décision nous réjouit car elle est le résultat des actions que nous avons menées, éluEs locaux, régionaux pour la plupart écologistes, soutenus très tôt par des collectifs citoyens comme le Sémaphore des Abysses puis tardivement par des éluEs UMP isoléEs comme le député-Maire de Hyères-Les-Palmiers, Jean-Pierre Giran ou Gil Bernardi, Maire du Lavandou et Président du Syndicat des Communes du Littoral Varois.  C’est d’ailleurs la Commune du Lavandou qui a allumé la mèche en votant à l’unanimité et à la demande de Jean-Laurent Félizia du Groupe La Ville Heureuse, une motion d’opposition au projet ABYSSEA lors du conseil Municipal du 24 Novembre dernier.
Mais tout n‘est pas gagné car si le projet, ABYSSEA est suspendu en lieu et place du Canyon des Stoechades au large du Levant, il ne doit pas pour autant être relocalisé ailleurs et servir les mêmes intérêts ceux de l’industrie pétrolières off-shore oubliant de fait l’innovation en faveur des énergies renouvelables, il ne doit pas non plus nourrir le  conflit d’intérêts au travers d’expertises douteuse conduites par des organismes juges et partis, il doit encore moins échapper à la transparence d’une procédure qui musèle le débat contradictoire et travestit ses réels objectifs.  Et de fait, si les enjeux environnementaux sont tout autant sous-estimés, nous serons de nouveau en première ligne pour faire-valoir l’intérêt général le bien-fondé du débat démocratique et l’inepsie de grands projets coûteux et inutiles !
Jean-Laurent Félizia. Groupe la Ville Heureuse

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07-12-2014. l'ADEBL dit NON au projet Abyssea


ASSOCIATION DE DÉFENSE DE L'ENVIRONNEMENT
DE BORMES ET DU LAVANDOU (ADEBL)
Association loi de 1901 créée en 1977
Prix 2000 de la Fondation Denis Guichard (sous l'égide de la Fondation de France)
pour la préservation de la biodiversité et de l'environnement

à :

Monsieur Bertrand NICOLAS
Commissaire-enquêteur
12 Avenue Joseph Clotis
Mairie de HYERES
83400 HYERES

 

OBSERVATIONS DEPOSEES PAR L'ASSOCIATION DANS LE CADRE DE L'ENQUETE PUBLIQUE (5 novembre - S décembre 2019) RELATIVE A LA CONCESSION D'UTILISATION DU DOMAINE PUBLIC MARITIME ET A LA DEM4NDE D'AUTORISATION AU TITRE DE LA LOI SUR L'EAU POUR L'IMPLANTATION DE DEUX STATIONS IMMERGÉES AU LARGE DE LA PARTIE NORD DE L'ÎLE DU LEVANT


OBSERVATIONS DE L'ADEBL DEFAVORABLES AU PROJET


Présentation succincte de l'association

Les actions de l'association s'inscrivent dans le contexte de la préservation de l'environnement, du patrimoine collectif, et du respect des grands équilibres naturels, biologiques, humains, paysagers..
Elles sont toujours sous-tendues par le souci de l'intérêt collectif et n'ont jamais défendu un intérêt particulier quelconque.

Ces actions sont de nature diverse : interventions auprès des élus communaux et des services de l' Etat, participation aux nombreuses enquêtes publiques portant sur l'urbanisme et l'environnement des deux communes et leurs environs, procédures devant la juridiction administrative.

Très active, l'association est notamment connue au niveau national et ses nombreuses actions juridiques (auprès du Tribunal administratif de Nice puis de Toulon, de la Cour administrative d'appel de Marseille ou du Conseil d'État) sur des dossiers importants concernant Le Lavandou et Bormes) sont à la source de certaines décisions jurisprudentielles d'une grande importance désormais appliquées de façon classique sur tout le littoral et notamment le pourtour méditerranéen.

L'association est parvenue à faire protéger au titre des espaces remarquables des portions de territoire importants dans différents quartiers de Borures et du Lavandou, souvent situés sur les contreforts du massif des Maures venant surplomber la baie de Bot-mes/Le Lavandou, qui auraient sinon été livrés à une urbanisation massive malgré leur grande valeur patrimoniale sur les plans paysager faunistique et floristique.

C'est dans ces conditions que le Conservatoire du Littoral a par exemple pu acquérir certains terrains boisés du Lavandou proches du rivage, dont l'inconstructibilité de principe, en raison du caractère remarquable des lieux, avait été prononcée par le Conseil d'Etat suite à des actions de l'association.

De même certaines interventions ou actions juridiques ont permis de provoquer le retrait ou d'annuler des permis de construire délivrés dans des zones inondables ou des secteurs forestiers soumis à un très fort risque feu.

ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX DU PROJET « CEEMP »

Les territoires de Bormes et du Lavandou, communes littorales baignées par les eaux du sanctuaire PELAGOS sont directement concernés par le projet.

A ce titre on ne comprend pas pourquoi ces deux communes situées juste en face de l'île du Levant, comme d'ailleurs les autres communes allant jusqu'à Sainte Maxime, et dont les eaux sont concernées soit directement du point de vue territorial soit par leur grande proximité du projet, n'ont pas bénéficié d'une information suffisante ni même d'un dossier déposé en mairie accompagné d'un cahier pour recueillir les observations du 'public.

Quoi qu'il en soit :

L'association relève que les aménagements prévus porteraient, par leur emplacement et leurs caractéristiques, atteinte à la biodiversité et aux espèces d'un vaste secteur situé dans le périmètre du sanctuaire PELAGOS, et bénéficiant d'une protection ZNIEFF et NATURA 2000.

Le(s) câble(s) reliant les sites d'essais à l'île du Levant passerai(en)t suai un massif de posidonies, espèce protégée d'intérêt majeur en Méditerranée (importante production d'oxygène en milieu marin, abri notamment en période de reproduction et zone de nourrissage pour de nombreuses espèces se réfugiant dans les herbiers...).

En outre les essais menés sur ces sites expérimentaux seraient à l'origine de nuisances (perturbations acoustiques, modification de l'hydrologie locale, décollement et dispersion des couches de sédiment, augmentation de la turbidité des eaux, dépôt de déchets générés par les activités d'étude...) non seulement pour les cétacés (plusieurs espèces de baleines, cachalots, rorquals, dauphins en populations importantes...) mais de façon générale pour l'ensemble des espèces dont plus de 8500 espèces animales macroscopiques, qui représentent en biodiversité entre 4% et 18% des espèces mondiales, sont recensées dans l'extraordinaire réserve patrimoniale sur les plans biologique, culturel et économique que constitue le sanctuaire PELAGOS.

Sur un plan très concret ce projet va donc directement à l'encontre des objectifs du PAMM (Plan d'Action pour le Milieu Marin) qui sont entre autres de maintenir le bon état de conservation des habitats profonds, d'éviter leur agression par des événements naturels ou artificiels (comme c'est ici le cas : il n'est pas besoin d'être ingénieur ou technicien des travaux maritimes pour deviner que la nature des essais sera source de fortes perturbations et de dégradations des milieux de fond), et de limiter le dérangement acoustique des cétacés.

Sur le plan des principes on peut s'interroger sur l'intérêt pour la collectivité d'un tel projet entièrement dédié au bénéfice des sociétés pétrolières, en particulier à l'étude de la mise en oeuvre des techniques et moyens relatifs à l'exploitation pétrolière dite de « l'offshore profond » dont on sait qu'il s'agit de l'une des plus polluantes et des plus risquées qui soit en mer (comme peut l'être le gaz de schiste en milieu terrestre) : les catastrophes qui se produisent régulièrement (par exempte celle survenue dans le golfe de Floride il y a quelques années, les immenses difficultés à maîtriser les accidents malgré des moyens d'intervention considérables et des centaines de millions de dollars, le désastre écologique et économique pour les régions touchées...) sont là pour le rappeler.

Sur le plan économique et environnemental et quelle que soit la pertinence d'essais divers et des conclusions qui en résulteraient, est-il réellement opportun de se lancer (avec déjà trop de retard) dans des activités d'étude liées à des perspectives d'exploitation offshore profond probablement déjà dépassées, qui resteront toujours extrêmement dangereuses, et qui en tout état de cause sont sans rapport avec les prévisions françaises d'approvisionnement en énergies fossiles ?

EN CONCLUSION

L'association demande à Monsieur le Commissaire-enquêteur d'émettre un avis défavorable et à Monsieur le Préfet du Var de ne pas approuver un projet qui sur le plan environnemental national et de façon générale sur le plan patrimonial méditerranéen (c'est à dire international) n'est pas admissible et ne sert pas l'intérêt collectif.


M. LAFONTAINE
Présidente de l'association

Tag(s) : #Écologie
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