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Le préfet Alain Gardère, haut fonctionnaire, a été mis en examen pour abus d'autorité, prise illégale d'intérêts par personne exerçant une fonction publique, corruption passive par agent public, recel d'abus de biens sociaux et détournement de fonds publics. Placé sous contrôle judiciaire, il s'est vu interdire l'exercice de tout emploi public. Il a aussi dû s'acquitter d'une caution de 150 000 €. Soupçonné "d'avoir rendu des services. En échange, il n'aurait pas payé des restaurants, certaines vacances..."
Nommé préfet par la droite, Alain Gardère était directeur adjoint de cabinet du ministre de l'Intérieur Claude Guéant (en 2011). Puis en poste à Marseille comme préfet délégué pour la sécurité, avec pour mission d'y faire cesser les règlements de comptes sanglants.
Ce n'est pas le premier préfet auquel la justice s'intéresse.
En 2003, le préfet de Corse avait été condamné à trois ans de prison, dont un ferme, considéré comme le « donneur d'ordre » en 1999 de l'incendie d'une paillote installée illégalement par un restaurateur sur une plage publique de l'île de beauté.
En 2008, le préfet du Var de 1995 à 1997 et proche de Charles Pasqua, avait écopé d'une peine de trois ans de prison pour avoir perçu des commissions occultes lors de passations de marchés. Il avait également été condamné en 2011 à huit mois d'emprisonnement dans le scandale de l'Angolagate pour abus de biens sociaux et fraude fiscale.
En 2012, l'ex-préfète de Lozère (2007-2009) avait été condamnée à un an de prison ferme pour avoir dérobé des tableaux et des meubles appartenant à l'État, qu'elle avait ensuite restitués.
En 2015, Claude Guéant, également préfet, a été condamné à deux ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris dans le procès des primes en liquide versées alors qu'il était directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy. Il est également mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée dans l'affaire de deux tableaux flamands qu'il dit avoir vendus pour expliquer un virement de 500 000 euros sur son compte.
Selon un dernier bilan de l'IGPN pour 2014, "876 enquêtes judiciaires" ont été déclenchées à l'encontre de fonctionnaires de police. Sur l'ensemble de ces procédures, 90 concernaient des vols, 43 des faits de corruption et 65 pour violation du secret professionnel. Les autres portaient essentiellement sur des cas de violences illégitimes présumées. En tout, 40% des 876 enquêtes judiciaires ont été classées sans suite, "faute de preuve ou parce qu'il s'est avéré que les faits dénoncés étaient faux", avait indiqué à l'époque la patronne de la "police de polices", qui contrôle les 145.000 policiers du pays.
Cependant il est assez rare que des préfets soient exposés à la l’opprobre populaire. En général, ils accèdent discrètement dans ce qu’on appelle couramment "le placard des préfets", à savoir le Conseil supérieur de l’Administration territoriale.


(sources Le Point, le Figaro)

Tag(s) : #Démocratie
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