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"Toute vérité n’est pas bonne à dire". Ce proverbe reflète une opinion répandue  parmi les élus qui s’installent sans partage dans nos collectivités, soumis à une simple formalité électorale tous les 6 ans. Entre temps, ils préparent le mandat suivant avec une majorité pas toujours acquise à leur cause, mais en Francepinocchio une courte majorité électorale fait une majorité absolue aux affaires et relègue l’opposition sur les strapontins. Il est vrai que le mensonge requiert certaines compétences, pas seulement l'habileté du trompeur mais surtout celles nécessaires à l'énonciation du vrai. "Ainsi c'est le même homme qui est capable de mentir et de dire vrai" dit Socrate (Hippias mineur 367c). Pour le maire du Lavandou, la pratique du mensonge se traduit plutôt par des absences de mémoire, feintes, intimidations de plaideur, influences de réseau, omissions ou rectificatifs de comptes rendus, censure. Hypocrisie de circonstance allant jusqu’à dénier être la source de tous incidents délicats ; tactiquement jamais au courant de ce qui se passe sur sa commune. Une posture comme une autre où l’écrivain semble plus habile dans la causerie électorale que dans la bonne pratique municipale. D’ailleurs, en politique, il existe une relation directe entre la durée du mandat et le nombre de promesses avalées par les électeurs. Pour rester en place, mieux vaut parfois cacher la vérité, mentir par omission au quotidien. Le mensonge politique, presque devenu une institution, est l'énoncé délibéré d'un fait contraire à la vérité ou encore la dissimulation de la vérité allant jusqu’au l’imposture. À ce titre, le mensonge est considéré comme un vice ou un péché par la tradition morale philosophique et religieuse, même si certaines formes de mensonges sont légitimées par quelques philosophes – comme Benjamin Constant, dans son débat avec Emmanuel Kant sur le "droit de mentir" –  Ainsi, certains mensonges sont punis par la loi française, comme l'usage de faux, le non-respect des contrats dans le commerce ou la fausse déclaration en justice. En politique, au mieux, l’auteur fera la une du Canard ; au pire rentrera à la maison. Ce qui n’est pas le cas aux USA où le manipulateur et le parjure sont contraints au lynchage médiatique puis à la démission ; tandis qu’en Suède il remboursera aussi sa mauvaise gestion à la collectivité. Plus intéressant est la pathologie d’introversion liée au mensonge: l’amour de soi, la recherche de déstabilisation, le mépris, l’orgueil, la jalousie, l’égoïsme…avec une certaine duplicité comme le "bonjour-au revoir" accompagné parfois d'un sourire feint, à plus d'une occasion insincère qui ne reflètent pas une relation vraie. Pourtant 74% des français estiment qu'un dirigeant politique ne doit jamais mentir. Ils pensent tout comme Kant que " l'homme qui ne croit pas ce qu'il dit est moins qu'une chose ". Au Lavandou et ailleurs, les belles fables font toujours briller les yeux des électeurs…

Tag(s) : #Politique
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