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Mise à jour 12/07/2013
Quelques heures après la saisie de ses biens par la justice, Bernard Tapie, s'est défendu, sur i-Télé et Europe 1 par ces mots : "En réalité, la mise en examen pour escroquerie en bande organisée a été faite uniquement pour pouvoir procéder à ce qu'ils font aujourd'hui, c'est-à-dire la saisie de mes biens. On voit bien qu'ils se sont réunis, les juges, le parquet : 'Alors qu'est-ce qu'on fait pour lui piquer ses biens ?'"…"Je ne savais pas qu'on vivait dans un pays où on peut exécuter des gens avant de les avoir jugés", a encore lancé M. Tapie, s'attaquant en particulier au ministre de l'économie Pierre Moscovici à qui il reproche d'être intervenu dans la saisie de ses biens. "Moscovici a dit : j'ai suggéré aux juges qu'on saisisse ses biens". Le gouvernement, qui prône l'indépendance des juges, semble en effet trop pressé dans ce dossier, devançant la justice qui l’a condamné en 2008 à verser 403 millions € à B. Tapie pour indélicatesse du Crédit Lyonnais dans l’affaire Adidas. La banque a en effet monté un stratagème pour empocher le double du prix auprès de R.L Dreyfus. Pour une opération similaire aux USA (Executive Life), le même dirigeant de l’époque avait écopé d’une amende de 500.000 $, 3 ans d’interdiction de séjour et 5 ans de mise à l’épreuve. Juridiquement justifiée, la saisie des biens de Bernard Tapie serait en partie illégale et la garde à vue de 96 heures un habillage permettant une inculpation sans fondement (autre que la présumée subordination des trois experts de l’arbitrage). Le problème est que la bande organisée se réduit au fil des jours à B. Tapie, principale cible, alors que plus de 50 personnes gravitent au cœur de ce dossier, au plus haut de l’administration et de la politique. D’autre part, plus de 300 millions € sont déjà retournés dans les caisses de l’Etat à différents titres, alors que celui-ci s’est fait embarquer, par le sauvetage à 8 milliards € du Crédit Lyonnais, dans un conflit commercial qui ne le concernait nullement. Cette péripétie pourrait couter beaucoup plus cher à l’Etat si d’aventure la justice ordonnait la restitution à Bernard Tapie des parts Adidas à la valeur de cession par la banque au groupe Dreyfus

29/06/2013
Qui a signé le chèque de 403 millions ?
Valse de mises en examen et de non-lieux dans le monde politique. Après 96 h de garde à vue, Bernard Tapie ressort avec l’inculpation standard « d’escroquerie en bande organisée » déjà notifiée à l'ancien juge-arbitre Pierre Estoup, Stéphane Richard, le PDG d'Orange, et Jean-François Rocchi, l'ancien président du Consortium de réalisation (CDR), instance chargée de gérer le passif du Crédit lyonnais. Le signataire du chèque de 430 millions €, semble plus difficile à trouver. Pendant que certains entrent par la grande porte de la justice, d’autres tentent d’en ressortir par la petite. Six non-lieux, dont l’un pour Nicolas Sarkozy, six renvois devant le tribunal sont préconisés par le Parquet de Bordeaux dans le volet abus de faiblesse de l’affaire Bettencourt. Toutefois d’autres affaires sortent des placards, chenbois.jpgnotamment celle du financement de la campagne Balladur, dont le directeur était... Nicolas Sarkozy lui même impliqué dans le financement de sa campagne électorale par Khadafi. Comme le racontait plaisamment Eric de Montgolfier à l’occasion de son pot de départ à la retraite « il est plus facile d’attraper les pauvres que les riches ». Un vrai jeu de chaise musicale où personne n’a rien fait et ne se connait. Même pas le Crédit Lyonnais condamné par la justice dans sa manipulation scandaleuse lors de la revente d’Adidas…et qui clame avoir sauvé B. Tapie de la faillitte (alors que c'est l'Etat qui a sauvé la banque du dépot de bilan). Ce n’est pas B. Tapie qui a tenu en 2008 le stylo du donneur d’ordre. Seulement, pousser plus loin les investigations remonterait un peu trop haut dans les structures de l’Etat. Rendre à B.Tapie ce que la banque lui a escamoté, en appelant en garantie son actionnaire principal (l’instigateur politique) est la moindre des justices. Vouloir le faire passer pour un détrousseur et lui reprendre son chèque relève plutôt du spectacle pour naïfs. Cela signifierait que les engagements d’une institution sont révoquables à postériori, ce qui en dit long sur la parole des politiques dans notre pays.  Ce mouvement de pendule devient très agaçant dans une France qui recule partout à l’échelle internationale avec une dette colossale de 2000 milliards €. La moraliste fait quand même la retape au Qatar et en Chine qui ne sont pas de petits saints dans la boucherie internationale. La vérité est que cette affaire masque le reste et compense la péripétie Cahuzac au ministère des Finances qui a fait perdre la face à François Hollande. B.Tapie reste un homme d’affaires qui a réussi sans appartenir aux grandes écoles de la République. Ça dérange beaucoup de technocrates et petits ombrageux en col blanc qui pondent des lois à tout va sur la fraude fiscale ou autres interdits, sans se les appliquer à eux-mêmes. Ces inculpations présumées innocentes sont, de toute façon, d'excellents tremplins pour les prochaines élections quand on connait le goût des électeurs à voter pour les gladiateurs.


24/05/2013

L’affaire Tapie grimpe les escaliers de la République !
Au départ, simple litige commercial entre son client et sa banque, l’affaire prend une tournure inquiétante pour la classe politique. Il apparait de nombreuses connections entre politiques et monde des affaires qui a déjà coûté 420 millions € aux contribuables. Les perquisitions s’enchainent rendant à chaque fois la vérité un peu plus trouble entre les acteurs. Christine Lagarde s’explique devant la Cour de Justice de la République où les accusés alternent au gré du pouvoir en place. Le bureau de Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée sous Nicolas Sarkozy, reconverti avocat-conseil, a été perquisitionné hier matin par trois juges d’instruction en charge de l’affaire Adidas. Cet acharnement veut démontrer que l’ordre d’user d’un arbitrage pour liquider le contentieux Tapie serait venu de très haut. Un arbitrage décidé en haut lieu, même si Christine Lagarde, alors ministre de l’Economie, prend effrontément tout sur elle. Mais une lettre anonyme sous enveloppe de Bercy proclame qu’elle «a été placée devant le fait accompli, les actes répréhensibles commis dans la procédure d’arbitrage ont été dictés par l’Elysée. bernard-tapieAdepte de la diplomatie parallèle mais peu féru en matière de litiges juridico-financiers, Claude Guéant admet avoir souvent rencontré Tapie sur des sujets de politique générale, mais proclame qu’il ne "connaît rien au dossier Adidas". Lors d’une précédente perquisition dans les locaux de son avocat, Me Maurice Lantourne, les enquêteurs ont bien déniché un courrier à l’ex-éminence grise de Sarkozy. Mais il est postérieur à l’arbitrage et portait sur un autre litige fiscal - les impôts réduisant finalement leur prétention de 90 à 30 millions €, arrondissant un peu plus la galette de Bernard Tapie. Les enquêteurs ont récupéré les agendas de Sarkozy où figurent dix-huit rendez-vous avec Tapie entre 2007 et 2010, les deux tiers après son élection et souvent le week-end. L’Express vient d’en dévoiler le détail, en estimant qu’ils "recoupent étrangement le calendrier des discussions sur l’arbitrage". C’est vrai pour une rencontre Tapie-Sarkozy en novembre 2007, au moment de l’entrée officielle en arbitrage, un peu moins pour un rendez-vous avec Pierre Mazeaud, président de l’instance arbitrale, reçu en juillet 2008 à l’Elysée trois semaines après la publication de la sentence. La véritable cheville ouvrière de l’arbitrage pourrait être Stéphane Richard (actuel PDG d’Orange), ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, mais aussi intime de Nicolas Sarkozy. Lui aussi vient d’être perquisitionné. Pour la petite histoire, il a précisé, dans une précédente audition devant la Cour des comptes, que la décision initiale aurait été prise par Jean-Louis Borloo, durant son éphémère passage à Bercy avant de bifurquer à l’Environnement : "Dès sa prise de fonctions en mai 2007, le ministre lui a signifié l’orientation d’aller en arbitrage". Borloo, ancien avocat de Tapie, se dit serein, "sauf à démontrer qu’on aurait corrompu les trois arbitres". Impliqué avec la reprise de la célèbre chaussure à 3 bandes, le Crédit Lyonnais aurait poussé Tapie à la faillite, en résiliant unilatéralement un emprunt personnel, afin de liquider socialement le protestataire, s’emparer de l’affaire et la revendre au double à Dreyfus. Puis, devant la résistance du rebelle, la banque se serait servi du réseau politique pour le faire jeter en prison pour une broutille sportive. Sauf qu’entre-temps le Crédit Lyonnais mordait la poussière et passait sous tutelle de l’Etat, trop pressé de bâillonner la planche à billet du gouvernement Mitterrand. Les dindons de contribuables n’ont rien vu venir, trop occupés à gober Dallas sur TF1.

Tag(s) : #Société
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