Mise à jour 03/10/2011. Technologie de 1999 le Bluetooth fait son apparition avec tambours et trompettes au Lavandou en tant que solution miracle pour informer les touristes [ou les électeurs?] avec "trois bornes révolutionnaires". L’Epic ignore que depuis 2004 le Wi-Fi a supplanté le Bluetooth et est l’outil le plus utilisé pour diffuser l’information locale, fortement soutenu par l’apparition du netbook, du Smartphone et d’un important maillage de hotspots d’accès gratuit. Autres inconvénients du Bluetooth: la compatibilité avec certains téléphones, l’activation du service, le téléchargement, l’ouverture - soumis à l’accord préalable du destinataire - ou encore l’intrusion de messages sans intérêt, dans quelle langue? Il est tellement plus simple de se connecter librement à une borne Wi-Fi sur l’offre touristique du Lavandou que l’on se demande pourquoi faire si compliqué ? Livrer le nouveau guide papier du Lavandou en novembre de cette année plutôt qu’en…mai de l’année prochaine et le diffuser gratuitement est bien plus vitall pour la station. Cet été, la mauvaise surprise des professionnels du Lavandou a été la sortie en mai et la diffusion payante du guide et du plan touristique 2011 (pour 1€ pièce) décidée arbitrairement par le conseil d’administration, supervisé par le...maire. A croire que cette fumeuse idée allait un peu sauver les finances calamiteuses de l’Epic, en chargeant le personnel d’une nouvelle tâche comptable (des bons de caisse à chaque acte). Maigre bénéfice, mécontentement des professionnels, grogne aux guichets et stupéfaction des touristes. De 1995 à 2007, l’ex-élu- directeur- président de Lavandou tourisme, avait certainement des défauts mais surtout le bon sens de ne rien payer d’internet, des plans et guides grâce à une régie externe qui lui fournissait gratuitement à chaque début de saison ces documents. Mais en 2008 le prix de sa trahison est connu ! la régie dégagée au profit de sa compagne, un poste de conseiller municipal, des émoluments de directeur général puis une démission discrète du couple et un dépôt de bilan de la régie [avec quelques ardoises locales] une fois les clés de l’association remises au maire. Alors bonjour l’Epic ! il en rêvait pour plier les professionnels à sa vision du tourisme. Un directeur plus tard, les problèmes de stratégie, de personnel, de budget, de pouvoir perdurent. A trois différences importantes: les professionnels l’ignorent, le budget à sa charge est devenu déraisonnable et le dernier maillon du Fisac qui le reliait encore aux commerçants vient de sauter ! Se tromper de technologie, utiliser un discours publicitaire abscon, sous-traiter ses outils de communication à Grenoble, s’isoler des acteurs locaux… en tonitruant sa réussite, c’est pratiquer la méthode Coué dans le désert. Mais le directeur de l’Epic a une excuse, son patron voudrait tellement ressembler à Saint-Tropez qu’il n'en a attrapé que son principal défaut: la dette ! Et comme le dit Ernest Renan à propos du politique "le moyen de ne pas varier, c'est de ne pas penser"
29/08/2011 L'après tourisme, l'urgence du Lavandou
Le marché du tourisme est de plus en plus compétitif, les distances se raccourcissent, les prix baissent. Désormais à 2 h d’avion l’offre est supérieure à celle de nos plages du littoral varois.. La mise en œuvre d’une politique "tout tourisme" coûte de plus en plus chère aux collectivités pour un résultat qui ne progresse plus. Pire, il faut aujourd’hui partager le gâteau entre toutes les communes qui chassent sur les mêmes terres. Elles ont pris la main à tort sur les opérateurs privés pourtant plus aguerris au marketing avec des outils plus puissants. Ainsi, les communes ont été incapables de se fédérer pour partager le butin, chacune jouant son répertoire. L’une sur les plages, l’autre sur l’animation ou le culinaire... Certaines ont imaginées un regroupement de leurs moyens au sein d’associations ou d’établissements publics qui ne marchent pas. Trop lourds, sans imagination. L’ère de l’après tourisme est venue. La mutation écologique fera une nouvelle clientèle tandis que d’autres ressources sont à créer. Certaines villes ont de l’avance comme Aix, Avignon, Bandol... Elles ont su coller au marché en allant chercher leurs clients au Japon, Chine et Russie. Des clients qui font peur au radicalisme local !
La stratégie du tourisme doit évoluer et faire des choix – "choisir c’est renoncer" disait Napoléon -. D’abord sur l’accessibilité, à l’heure où le transport coûte trop cher (450 € un A/R par la route Bruxelles - Le Lavandou). Une ville enclavée dont la voiture serait le seul moyen d’accès est condamnée à terme dans la compétition touristique. Puis la voiture est devenue un souci constant (stationnement, dégradation, usure…) et encore davantage dans un village sursaturé, où l’on ne peut se déplacer facilement. Ensuite, faire une dépense aussi importante mérite des animations jamais vues et permanentes. Bandol est le modèle d’une station touristique équilibrée avec marché de nuit, spectacles gratuits, bals populaires, office de tourisme ouvert quasiment non-stop, parkings de délestage et un port qui contribue largement à sa renommée internationale. Pas d’opposition entre les forains et les commerces; pas de couvre-feu qui musèle l’animation après minuit. Tout le monde s’entraide, jusqu’aux touristes handicapés qui trouvent dans cette ville une attention particulière. Contrepartie de cette organisation, l’immobilier n’est plus raisonnable. Nos élus du littoral devraient aussi s’inquiéter de leur avenir touristique avec des plages dégradées, en recul, des routes saturées, des parkings bondés, des passe-droits perpétuels. 2011 a profité d’une conjoncture peu banale qui ne se reproduira pas, avec une concentration hexagonale de touristes effrayés par le contexte politique à l’étranger. Les jeunes, eux, ne peuvent plus se contenter d’aller dans une station balnéaire où il n’y a que des badauds qui attendent l’action des autres.
Au Lavandou, par exemple, l’image est surévaluée par rapport à la qualité du service, sans que la collectivité ne puisse agir, laissant faire le marché de l’offre et de la demande. Il ne sert à rien d’imprimer à grands frais des brochures idylliques sans tenir compte de l’envers du décor : locations vétustes, hôtels déclassés, restauration moyenne, accueil peu avenant, tarifs exagérés. Pas du tout dans les normes européennes, malgré les artifices des labels: villages fleuris, pavillon bleu, villes internet, ports propres…Le Lavandou fait ce qu’il peut, mais tire aussi beaucoup sur la ficelle, à commencer par les taxes, redevances, droits, locations…dont la collectivité claironne partout qu’elles ne dépassent pas l’inflation, sans savoir si sa fiscalité est justifiée, trichant à la faveur des chiffres corrigés des variations saisonnières. Ce n’est pas le problème du maire qui doit satisfaire sa boulimie d’infrastructures, motivée par l’ambition politique. Nul doute que cette façon de faire connaît maintenant des limites dont celle de la charge publique transférée sur le dos des touristes, alors que la concurrence redouble d’ingéniosité pour la gommer. L’exemple du "all inclusive" en Tunisie, République Dominicaine, Mexique, l'exemption des taxes de séjour, la suppression du racket du stationnement dans certaines villes de France… n’a jamais connu d'écho ni au Lavandou, ni dans le Var. Pour cause, tout le monde est d’accord pour tondre le touriste de passage et s’il ne revient pas la saison suivante, il sera remplacé par un autre. Jusqu’à quand ce type de raisonnement ? Ce manque de dialogue entre vendeurs, acheteurs, distributeurs sera fatale au tourisme varois qui déclare depuis 20 ans des chiffres records de fréquentation. A croire que toute la planète se donne rendez-vous dans ce département. L’après tourisme c’est aussi la valorisation de l’artisanat local, des petits métiers, l’organisation de filières d’exportation. Ce sont des circuits hors littoral avec des accompagnateurs qui rapprochent les cultures; une autre façon de vivre. Car la question n’a jamais été posée de savoir pourquoi les touristes viennent ici ou là. Les réponses sont parfois surprenantes. Le soleil, la mer, le sable sont largement distancés depuis 5 ans par la recherche culturelle, l’intelligence d’une vie différente. Et montrer quelques bateaux traditionnels de pêche pour un marché aux poissons éphémère est une injure à l’intelligence des touristes. Ils savent bien qu’il n’y a plus rien dans la mer, mais font semblants de s’émerveiller d’une malheureuse rascasse étalée aux appétits des restaurateurs qui vous la feront payer bien chère. Ainsi les collectivités manquent de réalisme et n’arrivent plus à s’adapter à la mutation rapide du marché. Imposer des normes aux professionnels est autrement plus urgent que de se proclamer le plus beau village de France.. (affirmation bien désuète et gratuite). Que faire à Saint-Tropez en dehors d’une promenade sur le port, un café chez Sénéquier et un rince-œil à Pampelonne ? Que faire au Lavandou un jour de mauvais mistral ou de quelques gouttes de pluie ? Peux-ton élever le débat avec les flonflons d’un corso ou d’un romérage - fussent-il ancestraux - pour animer une saison ? Si la collectivité ne subventionnait pas ces festivités, rien n’existerait plus que par les photos souvenirs. Défendre si jalousement sa marque, à une époque où courir devant est bien plus productif que de se battre devant des tribunaux, est bien le signe d’une attitude rétrograde et nombriliste. Les initiatives individuelles se cumulent et font la réussite de l’ensemble. Le manque de recul, l’inculture marketing, la peur de perdre le manche, l’absence de curiosité, la jalousie...font la sclérose des collectivités qui restent paralysées, multipliant les insatisfactions et les erreurs. Tout reste finalement une affaire de pouvoir pour imposer sa vision des choses par la force et non par la réflexion. Est-il raisonnable d’avoir créé un Epic au Lavandou quand on voit la lourdeur de gestion d’un tel système, la démobilisation du coup d’état organisé par le maire parmi les professionnels et le coût final de cette opération Tout cela pour quoi ? Pour faire une saison pas meilleure que la précédente (dont l’étalement d’arrière-saison n’est jamais au rendez-vous) ou jeter fièrement sur le marché le concept des lumières que personne ne peut comprendre ?
Il serait mieux d'accompagner la prolifération des moyens de communication autour du Lavandou pour dégager un consensus, avec une coordination ouverte et un slogan consensuel. Oui l’après tourisme est urgent au Lavandou et ce ne sont pas de nouveaux Etats généraux du tourisme qui permettront de trouver le remède miracle. Au contraire, chaque déclaration de ce genre enfonce davantage son auteur, en dévoilant ses faiblesses, alors qu’il appelle chaque fois à la rescousse une population asservie, sans idée autre que la sienne. Comment sera le Lavandou en 2020 ? Voilà la bonne question, celle qui fera la prochaine équipe municipale, plus réaliste, plus pragmatique, plus près des préoccupations citoyennes. A l’heure où les chinois font la richesse touristiques de la capitale, il ne sert à rien de tourner le dos aux nouveaux venus, soit par appartenance ethnique, soit par loyauté locale. De toute façon le naufrage économique du Lavandou est écrit dans le temps avec une frontière communale non extensible, une population nettement orientée sur les retraités. A savoir si cette commune veut devenir un modèle du tourisme moderne autour d’axes événementiels forts ou un mouroir pour riches petits vieux qui auront réussi à faire fuir les jeunes vers des villes plus ambitieuses et porteuses de rêve. Réponse en 2014 peut être ! Sinon en… 2020 ! Mais plus dure sera la pente, faute d’une bonne équipe municipale au travail plutôt qu’un homme isolé dans ses certitudes !