Pas moins de 16 absents au dernier comité de direction de l’Epic, l’usine à gaz aux mains des élus qui devait révolutionner le tourisme au Lavandou. Dans le silence assourdissant de l’adjointe au tourisme, la mairie affiche une désinvolture surprenante à la non réversion de la taxe de séjour, en totalité et ponctuellement, à sa para-municipale qui est pourtant une disposition légale. Ainsi le solde 2013 (60.000 €) a été restitué en juin…2014 et une première tranche de la taxe 2014 chichement payée en août 2014 (100.000 €). Ce qui n’empêche pas l’adjoint aux finances, si peu regardant sur les notes de frais de son maire, de chipoter les frais et le carburant du malheureux directeur qui flirte avec la disette. Pour 2015, la mairie accordera (à la saint glinglin) 420.000 € (somme nettement inférieure à la collecte de la taxe de séjour claironnée par le maire) sur les 612.000 € nécessaires pour faire tourner une équipe qui ne démérite pas. Pour info : sans effort, la régie du "parking à bateaux" est en excédent d’exploitation de 640.000 € et le CCAS dispose d’une subvention de… 450.000 €. L’équilibre de l’Epic utilisera donc le système D de son docile directeur sur les réservations, la publicité et les produits dérivés. Constat affligeant, car depuis 1995, le maire n’a cessé de pénaliser le tourisme de sa ville, commençant par casser le SIDT (Syndicat intercommunal de tourisme entre le Lavandou et Bormes) puis supprimant Lavandou Tourisme pour installer l’Epic à sa main. Résultats : désaccord des professionnels, actions débridées, 70.000 € d’éditions pompeuses, oubliées chaque année, dans les placards des hôtels, manque d’argent chronique. Le tourisme est maltraité par un maire qui considère "son" village comme un Luna park et fixe par délibération les dates d’ouverture et de fermeture de la pêche aux touristes. Amusant, dans une station dite internationale ouverte toute l’année. Un Epic intercommunal, doté d’un budget au triple avec de simples bureaux d’accueil, serait bien plus utile.
Plus cocasse, le serpent de mer consistant à supprimer de l’Office de tourisme les logements de vacances non classés. Petit rappel: c’est par la décision en 2005 de faire réaliser directement par ses services ce classement que le Lavandou avait provoqué, en concertation avec les autres communes, le naufrage de l’UDOTSI, organisme départemental en charge de ce classement (jugé trop lent et inefficace). 10 ans plus tard, sans n’avoir jamais rien entrepris, le Lavandou tente à nouveau d’interdire de publicité les locations non classées ! Entre-temps, l’usage des puissantes centrales de locations, sans acompte et sans classement, s’est généralisé.
Pour finir, le Lavandou veut obtenir parait-il la marque "Qualité Tourisme". Au préalable, rappelons quand même qu’il appartient à la commune de relever le niveau général des prestataires et de les mettre en conformité à minima avec les textes en vigueur. Comme : l’écoute et le traitement du client mécontent, la propreté, la gestion environnementale, la pratique des langues étrangères, la formation du personnel, le logement des saisonniers… Pourquoi vouloir ce label sans celui de Tourisme & Handicap ? Cela présente peu d’intérêt au regard de la cinquantaine de labels qui ornent le paraître des villages de France. Une médaille civile n’a jamais fait un combattant ! Comme la gestion catastrophique du fonds Fisac par la mairie du Lavandou encore bien présente chez les commerçants !
Finalement l’Epic de tourisme n’aura apporté que deux certitudes aux lavandourains : celle d’une structure para-municipale plus coûteuse qu’auparavant (lire le rapport de la cour des comptes) où l’argent est contrôlé par le Trésor Public (évitant les tours de passe-passe d’antan entre la mairie et Lavandou Tourisme); et celle d’une réelle fracture entre gestion privée et gestion publique. Son ex directeur général dubitatif disait de l’Epic qu'il était l'erreur stratégique d’un maire machiavel en mal de pouvoir...