En ce 45e anniversaire de sa disparition, chacun y va de sa filiation philosophique avec le Général de Gaulle. Pour Henri Guaino, son gaullisme est de l’extrême droite. Le vice président du FN Florian Philippot l'affirme aussi "le FN est un parti gaulliste". Et les jeunes frontistes exhibent souvent leur trophée de 1999, où un certain Charles de Gaulle, petit-fils de l’ancien président de la République, avait été élu au Parlement européen Pour Alain Peyrefitte, l’identité française c’était De Gaulle avec cette réflexion: " Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne". Idée reprise par Nadine Morano, immédiatement sanctionnée par Nicolas Sarkozy… Mais la race blanche existe-t-elle vraiment en Europe ? Laurent de Boissieu, dans le Centre d'Information sur le Gaullisme, nous en apprend un peu plus sur le refus de Charles de Gaulle à se positionner sur l'axe droite/gauche avec cette citation : "La France, c’est tout à la fois, c’est tous les Français. C’est pas la gauche, la France ! C’est pas la droite, la France ! Naturellement, les Français comme de tout temps, ressentent en eux des courants. ...Prétendre faire la France avec une fraction, c’est une erreur grave, et prétendre représenter la France au nom d’une fraction, cela c’est une erreur nationale impardonnable. Vous me dites : à droite, on dit que je fais une politique de gauche au-dehors ; à gauche, du reste vous le savez bien, on dit : de Gaulle, il est là pour la droite, pour les monopoles, pour je ne sais quoi. Le fait que les partisans de droite et les partisans de gauche déclarent que j’appartiens à l’autre côté, prouve précisément ce que je vous dis, c’est-à-dire que, maintenant comme toujours, je ne suis pas d’un côté, je ne suis pas de l’autre, je suis pour la France." (Charles de Gaulle, 15/12/1965) Toutefois, après-guerre, De Gaulle aura les mains libres pour restaurer le patriotisme français en développant… l’anticommunisme (avec sa milice, le SAC), l’antisémitisme (« un peuple d’élite sûr de lui et dominateur »), le racisme (la fameuse identité blanche et catholique). L’extrême droite pendant toutes ces années ne s’est pas remise idéologiquement de l’indépendance de l’Algérie et déclare que les "résistants" sont des patriotes et que la France est envahie par les "islamo-fascistes". Affirmations entretenues à droite par le débat sur l’identité nationale, puis la préférence nationale, contre la majorité silencieuse. De Gaulle est finalement devenu l’auberge espagnole de tous les courants politiques. Comme le réplique à ses détracteurs la présidente du FN : "Un coup, on me traite d'extrême-droite, un coup on me traite d'extrême-gauche (...) je suis un peu dans la situation du général de Gaulle qui, dans le même temps, se faisait traiter de bolchevique d'un côté et de fasciste de l'autre". Dans « Changer le destin » François Hollande écrit : " je le confesse aussi, j’ai regardé, avec respect, malgré ma méfiance, le général de Gaulle. Il était l’homme qui avait relevé la France tombée au fond de l’abîme, le président qui rêvait d’une nation réconciliée autour de la fierté, de l’audace et de l’indépendance, l’homme d’Etat qui confondait sa personne et le destin national". Pour Nicolas Sarkozy : "Le gaullisme c'est le refus de la fatalité"... Ni de droite, ni de gauche, Le Général De Gaulle ne regardait que devant lui en rassemblant la diversité française.