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En chaque homme sommeille l’hubris qui prétend le hisser au rang des dieux soumettant les autres à son bon vouloir.
C’est que le pouvoir exerce une fascination indéniable, autant sur ceux qui le subissent que sur ceux qui l’exercent, car l’homme est mû par ses trois instincts sauriens : nourriture, territoire, reproduction.
D’où des combats incessants de pouvoir entre dominants et dominés, du petit magistrat au plus haut gouvernant.
L’hubris associe narcissisme, arrogance, prétention, égotisme, voire manipulation, mensonge et mépris. Il renvoie à un sentiment d’invulnérabilité, d’invincibilité et de toute-puissance, en y associant un certain pathétique. Comme le narcissisme, l’hubris désigne aussi un manque d’intérêt pour tout ce qui ne concerne pas le sujet, une absence générale de curiosité.
La caractéristique principale de l’hubris est qu’il est visible de tous, sauf du principal intéressé et de ses fans.
Au fil des conseils municipaux, qui n’ont rien d’une agora, les signes de l’hubris sont appropriés au Lavandou, avec cette tentation narcissique à voir le monde comme une arène où exercer son pouvoir et rechercher la gloire ; un souci disproportionné pour l’image et l’apparence ; une confiance excessive en son propre jugement et un mépris envers les critiques et les conseils d’autrui. L’insulte et le dédain étant les seules réponses de l’hubris contre l’autre.
Le déclencheur de cette maladie serait l’exercice même du pouvoir, généralement précédé d’un grand succès, et suivi d’une ascension irrésistible et populaire, qui s’accompagne d’une absence inhabituelle de contraintes, aboutissant à une centralisation des pouvoirs avec l’aide des médias perroquets.
Selon les neurosciences : « le pouvoir augmente la composante socialement toxique du narcissisme chez les personnes ayant une testostérone de base élevée » (Journal of Experimental Psychology). Ainsi, le pouvoir décuple l'intelligence grâce à un apport de dopamine, mais « une quantité trop importante aura des conséquences néfastes. Or le pouvoir absolu inonde le cerveau de dopamine. Il crée aussi une addiction » (Ian H. Robertson - Trinity College Search)
Ce qui manque, ici ou ailleurs, est la critique et le courage d’un contre-pouvoir à l’hubris. Il suffirait d’y opposer un bon sens collectif : le non-cumul, le contrôle citoyen, l’interdiction de la professionnalisation des élus, l’inéligibilité des corrompus, la force de la Justice, l’agora socratique, la vigilance médicale...
Mais l’adepte de l’hubris - tel le coucou - veille à ne pas tomber de son nid du haut de sa superbe, soutenu par les benêts flattés de lui ressembler.
La Vème République s’est délabrée toute seule !

Cercle d'études Reyer
Patrick C.

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Tag(s) : #Démocratie
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