Le conseil municipal, mené par le trublion maire UMP Gil Bernardi, part en guerre contre l’extension du Parc national de Port-Cros. Les mots sont pesés dans Var Matin !
"C'est un sujet d'une importance primordiale pour l'avenir de la commune et de ses habitants, a souligné le premier magistrat Gil Bernardi. Il faut consulter les administrés, les informer, les inviter à donner leur avis. Les Lavandourains doivent être pleinement maîtres de leur destin. C'est pourquoi je demande l'organisation d'un référendum local. Les électeurs auront à répondre à la question suivante : « Voulez-vous , par principe (rajouté à la demande du préfet) que la commune du Lavandou adhère au Parc national de Port-Cros ? "
Un référendum est décidé pour le 22 mai 2011 avant l’heure, alors que les communes seront de toute façon consultées pour entrer ou non dans le périmètre d’extension du Parc national de Port-Cros, prévu en 2015. Les esprits réfractaires s’échauffent donc sans raison
Très remonté contre le projet d'adhésion, l’adjoint à l'emploi et à la sécurité, a défendu l'idée d'un vote: "Il faut que les gens se rendent compte de la répression dont ils vont être victimes. Déjà aujourd'hui, ceux qui vont pêcher autour de la Fourmigue ou au large du cap Nègre sont contrôlés tous les jours. C'est inadmissible. Si on entre dans le périmètre, la pêche de loisirs sera remise en question, ce sera une catastrophe aussi sur le plan économique ! "
Pour se prévenir d’une faible participation ils rajoutent en chœur "Si nous avons moins de 50 % de participation, le référendum aura valeur d'un avis ; si + de 50 % des électeurs votent, il s'agira d'une décision démocratique que l'État devra prendre en compte". Ben voyons !
A Paris, les avis sont partagés entre colère et amusement. Colère, pour l’affront - un de plus - de cette commune contre l’intérêt public et contre le Grenelle de l’Environnement de Nicolas Sarkozy, imposé par l’Europe. Amusement et divertimento, pour le côté village gaulois, qui s’est séparé avec pugnacité de la tutelle de Bormes en 1913, allant jusqu’à plaider sa cause à l’Assemblée Nationale. L’impact se remarque encore sur le terrain alors qu’en 2010 le Lavandou prend la décision de tourner le dos à l’intercommunalité historique de l’ouest pour se jeter dans les bras de ses rivaux d’hier à l’est. En fait, il faut comprendre que les embrouilles viennent d’une petite minorité, au pouvoir sans partage depuis 16 ans, menant à la baguette une population atone de 6000 habitants, dont la plupart sont en résidences secondaires. Avec une moyenne de 30% de personnes âgées, trop peu sont intéressés par les "affaires du maire" ou de celles de Nicolas Sarkozy, illustre résidant estivalier du Lavandou dont on murmure qu’il va lui réserver une sortie peu enviable en 2014, président ou pas ! Pour les observateurs, ce référendum du 22 mai est un coup d’esbroufe de Gil Bernardi pour faire parler de lui, tout comme son arrêté de 2000 où il interdisait aux habitants de venir mourir au Lavandou. Depuis il a agrandi le cimetière, surtout celui des promesses non tenues et d’une dette abyssale dont il minimise l’existence, jonglant avec les chiffres comme un équilibriste avec sa calculette. En silence, son opposition se construit progressivement de transfuges discrets, de petites trahisons, de complicités passives à l'intérieur même de la mairie... Signe d’un changement annoncé, nourrit par 3 mandatures de déceptions sur le chevalier blanc de 1995, qui a pris les rides et les mauvaises habitudes d’un pouvoir trop facile. Face à l’audace du "référendum Bernardi" le mot d’ordre des autorités est "service minimum léga". S’y opposer ou donner de la voix serait lui accorder une vitrine médiatique contre-productive pour l’UMP avant les législatives. "Il tire contre son camp, donc il ne pourra pas s’étonner de la suite qu’on lui prépare" constatent les élus de la majorité du Var.