20 ans après l’arrivée de Regain au pouvoir municipal le Lavandou stagne. Trop de fonctionnement, pas assez d’investissements, aucun projet structurant, une dette handicapante compromettent un quelconque rebond économique. Seul, le Lavandou n’y arrive pas. Or c’est la politique du "moi je sais tout" et du monoproduit "tourisme", les causes de notre situation. C’est aussi la conséquence d’un immobilisme d’entreprise où les investisseurs se dégagent rapidement en vendant vite le plus cher possible. Nous avons atteint le point de rupture entre le marché réel et les prétentions de la communication de "notre commune la plus belle du monde", car nous ne sommes pas Saint-Tropez. Le stock immobilier, que le maire voudrait transformer en logements sociaux, en est l’illustration. Petit à petit la municipalité s’est immiscée dans le privé par calcul ou simple occupation du vacant. Elle pratique ce que l’on appelle, dans les pays totalitaires, l’administration rampante en se rendant incontournable, souvent en montrant les crocs ou créant des structures concurrentes. Elle s’est placé par exemple dans la situation de plus gros employeur par nécessité (peut être par clientélisme); de distributeur d’autorisations (par avidité fiscale) imposant des règles de fonctionnement qui ont fait partir ceux dont l'imagination aurait pu l’enrichir sans s’épuiser vainement. Pourtant elle a promis : piscine, parking souterrain, eau chaude, parc photovoltaïque, salle de spectacles… mais rien n’a pu se réaliser, à part une maison de retraite privée. La raison en est le manque de confiance dans une municipalité flottante où les décisions sont à l’emporte-pièce et parfois contraire à l’intérêt commun. Il manque à cette municipalité du recul, un dessein partagé et les commissions mulpiliées par deux n'y suffiront pas. La faute aussi au profil des habitants vieillissants qui ne veulent plus prendre de risque au seuil de leur vie de labeur. Archétype de la meute bien rangée derrière son guide qui ne sait pas lui-même où il va (à part sa retraite dorée en 2020). Ce pilotage du court terme ne peut construire une cité ambitieuse pour la génération de demain. Le Lavandou, c’est un peu l’histoire de la France dans le rétroviseur qui refuse l’Europe donneuse de leçons injustifiées à ses yeux, cause de tous les maux. Notre Europe à nous est l’intercommunalité. Nous y allons à reculons, conscients que l’on ne peut y échapper , essayant d’y imposer notre vision du monde. Il aurait été plus intéressant d’avoir un projet municipal autour de cette articulation pour régler les transports, la communication, le tourisme, l’artisanat, les saisonniers, l’animation et les contingences communes. Lorsque l’on oublie les inondations que reste-il au fond du sac ? La porte de sortie, par le haut, reste l’intercommunalité. Mais cela exigera quelques concessions alors que notre ralliement forcé dénote une certaine aversion au partage.