Le budget 2014 du port qui vient d'être présenté en conseil municipal enregistre une perte d'exploitation de plus de 400.000 €. Il n'est à l'équilibre qu'en puisant dans les réserves.
Comment en arrive t'on à tuer la poule aux œufs d'or ?
Il y a d'abord une gestion aléatoire des ressources humaines. Le maire embauche, licencie, transforme un licenciement en avertissement puis licencie à nouveau. Il annonce, en décembre 2014, ne pas vouloir renouveler 2 postes d'agents techniques afin de baisser les charges et fait le contraire au conseil suivant ! La saison commence sans directeur et avec un maître de port fraîchement nommé. J'ai fait remarquer au maire, comme usager régulier du port depuis 30 ans, que cela marchait beaucoup mieux...quand il s'en occupait de loin. Je lui ai recommandé une sobriété heureuse à l'égard de cet univers qu'il ne connaît pas.
Il y a ensuite parallèlement à l'absence de maîtrise des charges de fonctionnement, une diminution drastique des investissements pourtant indispensables comme la réfection du quai N. Ce port est de moins en moins au niveau de ses concurrents.
Il y a enfin un imbroglio financier avec la zone commerciale dont le maire a hérité mais accentué au point de provisionner pour risques la somme faramineuse de 759.000 €.
A mes questions qui ont pétrifiées les responsables ( à quoi correspond précisément cette somme, peut-on avoir la liste des impayés, quel est le taux de recouvrement, qui décide de l'annulation des titres de recettes, quelle est la nature des contrôles de solvabilité ?) les réponses ont été balbutiantes. Comme à l'égard de cette situation curieuse qui fait dépenser plus de 90.000 € d'honoraires d'avocats pour des résultats de jugements gagnés de moins de 12.000 €.
Mais, tenez-vous bien, l'explication centrale du maire est stupéfiante : le port n'est pas là pour gagner de l'argent ! Ce n'est pas une raison pour en perdre , sombrer dans l'amnésie et oublier tout ce que le port a financé pour la ville comme la rosace ou le quai Baptistin .
J'ai indiqué en conclusion que le seul avenir possible était un grand projet de rénovation, y compris de la zone commerciale, et d'agrandissement pour accueillir de grandes unités. Il y a un marché. C'est bon pour les finances. C'est bon pour le commerce. Comme la ville n'a pas les moyens d'un tel investissement cela passe par un partenariat avec le privé , l'économie mixte et de fait une nouvelle gouvernance plus efficace, plus transparente. C'est peut-être là que le bât blesse et explique la réponse de haut vol du maire : " arrête ton char Ben Hur, t'as perdu une roue ".
Thierry Saussez