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  • 49 % des maires ne veulent pas se représenter à la fin de la mandature. Cette proportion atteint 55 % pour les maires des communes de moins de 500 habitants contre 28 % pour les communes de 5 à 10 000 habitants et 9 % pour les communes de plus de 30 000 habitants. En 2014, 60 % des maires sortants ont été réélus.
  • 55 % des maires des communes de moins de 500 habitants à envisager l’abandon de leur mandat, contre 28 % pour les maires des communes de 5 à 10 000 habitants et 9 % pour ceux des communes de plus de 30 000 habitants.
  • 34 % des maires invoquent des raisons fonctionnelles pour expliquer leur volonté de ne pas se représenter, telles le manque de moyens financiers (33,9 %) ou le manque de personnels (14,8 %). 36 % des maires expliquent avoir de plus en plus de difficultés à satisfaire les demandes de leurs administrés.
  • 75 % des maires interrogés jugent de manière négative les changements introduits par la loi Notre et 68 % désapprouvent la réorganisation des services déconcentrés de l’État.

Or, l’année dernière, la confiance accordée au maire a chuté, passant de 65% à 55 % » précise Luc Rouban, qui voit dans cette dégringolade une « fracture sociale plus vaste ». Car selon le chercheur, les ressorts de la confiance accordée élus diffèrent selon les catégories sociales. Si les classes supérieures semblent plus volontiers faire confiance au maire sur la base de ses qualités professionnelles, pour les classes populaires, « c’est la proximité sociale et l’engagement moral » qui vont primer.

Le citoyen consumériste

Le chercheur a également pointé un autre élément mis en lumière au cours de l’étude : la naissance du citoyen-consommateur. Pour plus d’un tiers des maires interrogés (37%), les exigences de plus en plus importantes des administrés font partie des raisons les poussant à renoncer à autre mandat électif, au point d’être la troisième raison évoquée par les maires pour justifier leur décision de ne pas se représenter derrière la volonté de préserver vie personnelle et familiale (71%) et la sensation d’avoir rempli leur devoir civique (53%). Les citoyens tendent en effet à se transformer en « consommateurs de services publics », une posture de plus en plus dénoncée par les élus, qui peinent à mobiliser sur leurs territoires des acteurs soucieux de l’intérêt général. Le déclin du monde associatif étant l’autre versant de ce même problème.

Ainsi, pour Luc Rouban, le maire qui « était auparavant considéré comme un ‘mandataire social’ gérant les affaires de la cité au nom de l’intérêt général, se retrouve désormais aux prises de citoyens qui, pour les plus aisés exigent de lui qu’il ‘manage’ la commune et pour les classes populaires, qu’il rende des comptes, tout le temps et en toute transparence. » « Nous avons ici un vrai défi de société… et j’avoue que je n’ai pas les réponses à cette question très complexe » a conclu le sociologue.

Courrier des Maires du 16/11/2018

Tag(s) : #Démocratie
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