La gifle : un mauvais signal politique !

Plus que la personne du président, ce geste s’adresse à la classe politique. Celle que la justice craint, celle qui décide avec une représentation servile où la proportionnalité des opinions n’est pas prise en considération. Cela, en vertu de faits qui ont changé les fondements de la République, autorisant cumuls, détournements, abus des pouvoirs, baronnies…
Un vol organisé au-dessus d’un nid de coucou où les candidats, avec une incroyable audace, recherchent d’abord un nid douillet pour y pondre leurs promesses. Si possible là où il y sera plus facile d’éjecter leurs locataires naïfs.
Le premier choix se fait sur les partis émergeants (fortement qualifiés d'illuminés, malades mentaux, utopistes par ceux détenant la vérité) en pariant sur le manque de troupes, d’argent et d’organisation. Le second - selon la loi du plus fort - vise les gros partis où le dominant est estimé en bout de course ; chef contesté mais doté d’une structure plus facile à noyauter par la promotion conspiratrice.
La recette électorale tient à peu de choses, dont le "travail" est à ranger en bas de l’échelle des vertus au profit du "JE", voire plus.
Les bases du baratin sont : conviction, affirmations invérifiables, effets d’annonces, apôtres, promesses intenables … Une combinaison gagnante dont le populisme flatte la médiocrité collective sans jamais lasser les amateurs de contes de fées.
Le degré zéro de la communication politique est franchi avec cette gifle qui fait le tour des médias. Sanction de formules politiques creuses (l‘avenir de la région, renverser la table, moraliser la vie publique, vivre mieux, réformer l'Etat...) qui rebattent les cartes à chaque élection, éloignant 75% des électeurs des urnes, dégoûtés de cette classe politique qu'elle ne reconnait pas.
La corde électorale est tellement usée que seule la persévérance aide les recalés de la compétition publique (insatisfaits de leur vie personnelle) qui à force d’échecs finissent par découvrir la combinaison gagnante.
Alors le dicton « élections piège à cons » se révèle désormais dans sa cruelle vérité.