En 2025, deux élections majeures prennent une dimension originale aux Etats Unis : celles de Donald et Léon, tous deux élus au scrutin indirect.
L’une forte de 74 millions d’électeurs (dont 56% de bons chrétiens) ; l’autre portée par 1,4 milliard de fidèles, mais qui peut parler à tous les catholiques américains.
Le conclave des 133 grands électeurs du Vatican a mandaté le 267ème souverain pontife avec un "score magistral" qui déboulonne celui des 538 grands électeurs du 47ème président des Etats Unis qui aimerait dominer le monde. Pourtant, du matérialisme au théisme, outre leur fonction de guides, ces deux élus sont aux antipodes dans leur vision universelle.
Si l’un vante la voix du "make America great again", l’autre glorifie la sentence "le mal ne l'emportera pas".
D’ailleurs, le presbytérien autoproclamé Donald (qui vendait SA Bible "God Bless the USA Bible" dès 2010 pour 59 $) n’a pas posé la main gauche sur le Volume de la Loi divine pour prêter serment lors de son investiture; alors que Léon l’a ouvert sur le balcon de la Basilique Saint Pierre dans son tout premier discours. Signe et contresigne du temps entre précarité politique et immortalité de l’espérance. Si l’un pratique le signifiant ; l’autre le signifié, devinez lequel affirme : "… on aime Dieu. Tous les Américains ont besoin d'une Bible chez eux, et j'en ai plusieurs. C'est mon livre préféré. C'est le livre préféré de beaucoup de gens".
De fait, la concurrence entre Donald et Léon n’existe pas. Les évangéliques ont toujours été disposés à soutenir un républicain depuis 2016 comme le sauveur de leur communauté, qu'ils jugent désormais "minoritaire" et "en danger", plutôt qu’un véritable guide spirituel. Qu’importe ses affaires de mœurs, ses casinos, sa fortune, ses contre-vérités… persuadés qu'il a été "envoyé par Dieu" pour sauver le pays. Les marchands du Temple n’ont qu’à bien se tenir s’ils ne veulent pas risquer l’expulsion électorale au "midterm" de 2026.
Mais Léon a une bonne longueur d’avance sur la Foi puisque Donald - tôt ou tard - sera obligé de s’incliner devant un plus crédible que LUI. A moins de revisiter l’Evangile où, en échange de trente deniers d'argent, un certain apôtre provoqua l’arrestation du Maître. Toutefois, par sentence divine, le traitre, pris de remords, jettera l'argent puis se pendra…
Une prémonition qui rappelle le sort de l’inspirateur de Donald : Chester A. Arthur, 21ème président des états Unis, jugé inférieur à la moyenne, corrompu, qui mourut impopulaire avant la fin de son mandat…
"Les voies du Seigneur sont impénétrables".
Patrick Richard