Pas de pré-conseil pour débattre des conséquences de l’inondation du 19 janvier dernier classée "catastrophe naturelle". Une quarantaine de personnes font le public, venu entendre les explications du maire sortant. Nous sommes partis pour 2 heures 40 d’un monologue singulier…
Après avoir remercié les secours ‘pompiers, gendarmerie…) et félicité la solidarité des nombreux bénévoles, le premier magistrat se défausse de toute responsabilité. Rien de nouveau ! Il n’est pas maître de la météo, il n’est pas le bon Dieu…Selon lui, les travaux ont été faits et bien faits; c’est la faute à Météo France, au réchauffement climatique, à la préfecture et à ses délais d’instruction, à la plaine de Bormes, à la propriété Van Doren, etc. Mais, il nous l’assure, l’urbanisation galopante n’y est pour rien!... Exposé déjà entendu… puisque nous retrouvons le même en 2008 et 2012 l’invariable « ce n’est pas de ma faute !... »
La suite est de nature identique. « Nous avons dépensé + de 9 M€ de travaux sur les trois dernières "Cat Nat", et l’Etat nous doit toujours 450.000 € sur celle de décembre 2012…( il ne précise pas le montant total des aides apportées par L’Etat)… Les travaux de reconstruction à engager pour réparer les dégâts de celle du 19 janvier couteront entre 750.000 et 1.4 M€ ». Heureusement ce nouvel épisode du feuilleton communal sera classé au plus vite en catastrophe naturelle. Ouf !… mais il sera impossible pour les plagistes sinistrés de se réinstaller cette saison, les délais paraissant trop courts pour la réparation des réseaux électriques et d’eau usée, tous détruits… nous leur laisserons la possibilité d’installer un Algeco. Bien sûr, le loyer de l’année à venir ne leur sera pas réclamé… Concernant les dégâts, le maire évoque 417 logements, 80 entreprises et + de 200 véhicules sinistrés… Heureusement, et c’est le principal, il n’y a pas à déplorer de morts… Re-Ouf ! il nous assure que la maison de retraite a bien été construite en "zone blanche" non inondable.
Le maire en profite pour reprendre son couplet, trémolo et violons, sur la "solidarité" qui s’impose dans l’épreuve et se plaint de ceux qui font du mauvais esprit, propagent la polémique et s’autorisent à critiquer… travestir SA vérité et profitent de la situation en vue des prochaines municipales…et lance à la volée «...ce sont des salauds ! ». Stupeur dans la salle !
L’opposition se sentant visée par ces propos, Marc Lamaziere tente, avec insistance dossier à l'appui, d’apporter sa vision des faits. A plusieurs reprises, le maire menaçant lui coupe la parole et le… micro ! Lamaziere tais-toi et prends garde à toi ! De cette attitude indigne d’un représentant de la République, nous en tremblons encore d’effroi …
Que reproche l’opinion publique au maire ? Essentiellement, son inaction en qualité de Président appointé du SIPI ( Syndicat intercommunal de prévention des inondations ) depuis 19 ans, la mise au secret des 2 études en 2003 et 2009 de la Sogreah, qui préconisait des solutions radicales mais coûteuses pour combattre ce fléau et le risque évident d’un permis de construire pour une maison de retraite en zone rétablie inondable. Or, le maire a préféré ignorer cette observation, à cause de la condition suspensive à l’engagement financier du promoteur, en s’abritant juridiquement derrière le PPRI 2001, qu’il savait obsolète par l’étude de 2009 ! Il a joué finement sur les dates en sa faveur ( nous en reparlerons prochainement, preuves à l’appui…)
Puis, le monologue reprend avec sa litanie de justifications sans fin.
Les élus sont ensuite invités, sans aucune préparation, à voter une série de délibérations de principe.
Bien évidemment, l’opposition a voté pour l’ensemble et s’est abstenu sur une seule question :
1) Le dépôt d’une requête auprès de l’administration pour solliciter ( enfin !…) la révision du PPRI (Plan de Prévention des Risques d’Inondation) qui date de 2001… - Unanimité
2) Effectuer les démarches pour que l’Etat autorise en urgence le lancement des travaux de confortation des berges du Batailler. Solliciter une aide de 100.000€ de fonctionnement auprès du Conseil Général et de la région. Unanimité.
3) Demander au département le recalibrage des deux ponts du Batailler. ( il fallait donc les remplacer ? …) - Unanimité
4) Engager une étude complémentaire sur le secteur de l’Anglade, dévasté à 3 reprises …Pourtant ces études existent déjà …( Sogreah 2003 et 2009) Unanimité
5) Prendre en charge les travaux complémentaires d’urgence sur les clôtures qui ne répondent pas aux normes des zones inondables, et créent des retenues d’eau qui deviennent vagues en s’affaissant sous le poids des eaux… ( on ne le savait pas ? ) Unanimité
6) Décider du report de l’excédent ( 1,390M€ ) des résultats de 2013 (artifice comptable récurrent) sur l’exercice 2014 afin d’affecter partie de cette somme aux travaux de réparation à entreprendre. Unanimité
7) Verser la recette du prochain Corso au CCAS, en faveur des sinistrés de la commune…
L’opposition s’est abstenu sur cette question. Pourquoi ?
Prétextant le redémarrage d’une économie contrariée par les récents évènements, le maire nous assure que les artisans du Batailler auraient besoin du Corso… Nous doutons que l’essentiel des artisans soient impactés par ce qui se passe ce jour-là au centre-ville. Menuisiers, métalliers, garagistes et réparateurs de bateaux, ne verront pas leur chiffre d’affaire concerné par cette animation… surtout un dimanche !…
Le Corso, qui crée, certes, du lien social sur la commune a été avancé au 9 mars, comme par hasard, juste avant le premier tour des élections du 23 mars… Bizarre !
« Vient, petit peuple, faire la fête et démontrer l’amour aveugle que tu portes à ton village après l’épreuve. Tous unis autour de ma personne dans un grand élan de générosité et d’enthousiasme…A moi, l’homme au grand cœur…"Singing after the rain !" Dans mes bras, personnes âgées, veuves éplorées, pour partager ces moments de liesse populaire dans la joie et la bonne humeur !… ». Foutaises !
Le corso, animation électoraliste, coûte environ 300.000 € à la commune ( comptes jamais communiqués ) pour 4 heures de festivités ! Et les retombées économiques pour le village n’atteignent même pas ce montant. Il n’existe d’ailleurs aucune étude sur le retour d’investissement. La recette 2013 a été de 24.000 €. Celle de 2014 sera donc reversée au CCAS. L’annulation pure et simple de l’édition 2014 aurait permis de verser tout ou partie de ces 300.000 € au CCAS pour les sinistrés. Le dire c’est se faire traiter de « salauds ».
Récupérer l’émotion et la solidarité pour briguer un quatrième mandat, c’est quoi ?...
Nous vous laissons juges. "Panem et circenses" du Pain et des jeux pour gouverner qu’il disait le romain !…
Arnaud Parenty, Jacqueline Pilette, Marc Lamaziere. Conseillers municipaux du Lavandou
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