Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

L’escalade de la violence profitera-t-elle à son auteur ? Le pouvoir aveugle, dont la politique d’austérité précipite 8 millions de français dans la précarité, a fait de Marseille son nouveau champ de bataille. Il est vrai que la ville portuaire, rattrapée par son histoire, renoue avec l’insécurité ancestrale. Après avoir mis à sa tête un imminent membre de son parti, puis des CRS de choc, puis le meilleur flic de France, puis une distribution gratuite de Flash-Ball…le gouvernement tente de faire plier l’insoumise, dont Vauban avait fait tourner les canons protecteurs vers l’intérieur de la ville plutôt que vers la mer. Cette anecdote est tout l’esprit de cette cité à la fois séductrice et rebelle. indeci10.jpgL’histoire de Marseille et de son port, qui a longtemps servi les galères royales, est composée pour 15% de sa population de ces anciens forçats pour qui la seule loi respectable est celle de la rue. L’erreur du pouvoir central est de méconnaitre le frondeur marseillais, le chauffeur de taxi, le supporter de l’OM ou le colleur d’affiche de la plus puissante fédération socialiste de France. Alors qu’il s’agite médiatiquement, Il saurait immédiatement qu’il fait fausse route face aux réseaux qui surgissent de nulle part et alors que la bourgeoise locale n’est pas si effrayée de la situation du moment. Au mieux son syndrome sécuritaire profitera à son vieux rival frontiste sans en récupérer un seul bulletin de vote. Parfois une bonne étude sociologique serait plus utile qu’une débauche d’annonces sans intérêt. Les syndicats de policiers sont réservés. Et pour cause ! le gouvernement va remettre à la mode la vente d’armes et la fréquentation des stands de tir, de Montpellier à Nice. Depuis les attentats terroristes de 1980 ou les successions d’affaires, de la French connexion à la cogestion politique, le fusil à pompe – en fait, un vulgaire fusil de chasse à répétition - est disponible dans la moindre affaire sulfureuse. Faire croire à un policier qu’avec une telle arme il peut se confronter à un adversaire marseillais qui le braque avec un fusil d’assaut comme une Kalachnikov, c’est l’envoyer au casse-pipe ! Gaston Defferre, maire puis ministre de l’Intérieur, avait acheté la paix des armes auprès de ses proches relations Carbone et Spirito ou la famille Guérini… en affirmant tout haut que "pour diriger une ville de voyous, il fallait être soi-même un voyou". A cette époque, la prostitution, la drogue, la fausse monnaie, les jeux truqués étaient autre chose que maintenant ! Et puis pourquoi penser que dans cette ville, seuls les quartiers Nord seraient le refuge de la voyoucratie ? Surtout lorsqu’on apprend qu’en 1700 beaucoup de galériens de droit commun [déserteurs, contrebandiers du sel, criminels, protestants] arrivaient à faire ramer des volontaires à leur place et que certains devinrent commerçants et même échevins ! A propos du pouvoir régalien, l’expression préférée du marseillais est en ce moment: "oh vié ! stoquefiche tu vas t’estramasser peuchère ! " et en bon français: "Parisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau".

Tag(s) : #Politique
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :