La morale tunisienne est très éclairante sur la façon de diriger un pays ou un… village. Malgré la maitrise des médias, la surveillance policière, le muselage de l’opposition, la population a su contourner 23 ans de pensée unique. Côté face, la garde prétorienne, élus, nervis, opportunistes du système n’ont pu faire taire Facebook, Twitter et les multiples blogs sur la triste réalité du pays; côté pile, les 1250 entreprises françaises délocalisées, les millions de touristes complaisants allongés sur les plages de sable fin, n’ont pas masqués le scandale financier. Lui, vendeur ambulant et elle, coiffeuse , ont construit un clan familial puis mafieux en si peu de temps que personne ne s’est posé de question sur autant de pouvoir, limité à 3 mandats par la Constitution puis illimité par le fait du prince. Ce clanisme est peu éloigné des pratiques que nous constatons, certes à une moindre échelle, dans notre pays où la réforme territoriale tarde à y mettre de l’ordre. Nos gentils élus ont tendance à largement déborder de leurs prérogatives et cultiver le pouvoir dans le confort d’un parti majoritaire ou d’un groupement d’individus intéressés. Après cette prise de conscience populaire, reste à réparer les dégâts sociologiques, politiques, financiers et à demander des comptes au coupable. Après avoir envisagé un coup de main policier, le gouvernement français n’a pas brillé par son historique attitude complaisante, malgré son scud électoral en plein vol sur un avion présidentiel en direction de Paris et le gel obligé des avoirs sur son territoire par Tracfin. Ajouté au soutien électoral à peine voilé au président congolais sortant, à présent indésirable, ou encore à la bavure militaire du Niger, la diplomatie française prend l’eau en Afrique. Parait que c’est dans le besoin que l’on compte ses amis [ou faux-amis]. A ce rythme, en 2012, les comptes seront vite faits, bien qu’en politique rien n’est jamais fini…
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