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On le sait, les opposants sont des nuisibles, des empêcheurs de faire des affaires en rond. Il faut donc les éradiquer ou à défaut les éloigner. Selon les pays (civilisés) les formes de traque sont assez variées, allant du pilori social à l’élimination physique. En Afrique, les malheureux faisaient le repas des fauves; en Russie, la main d’œuvre sibérienne; en Chine, les camps de rééducation. Et en France ?  Couper les langues (comme au Maroc) ou les mains (pays de l’Est) n’est plus possible. On tente d’abord de les racheter, les amadouer, les ridiculiser publiquement puis de leur supprimer toute expression publique. L’étage supérieur est administratif : répression  fiscale, assignation à résidence, interdiction de territoire, suppression des droits sociaux, mort sociale à petit feu. Ainsi, dans un tout petit village du Var, le bouche à oreille a empêché, pendant des années, un opposant de travailler, moqué de ses déviations, lui rendant toute vie économique impossible (ce qui ne l’a pas empêché de rebondir à l'UMP). Le raffinement consiste aussi à supprimer un droit, une concession, à laisser trainer un renouvellement de DSP pour mieux d’installer un concurrent en toute légalité, afin de ruiner le téméraire. Plus subtil, le jeu morbide poussant au suicide un exploitant dont la collectivité voulait récupérer le local pour son office de tourisme. Sans oublier, le balai des tribunaux décourageant les entrepreneurs broyés par la concurrence déloyale d’élus peu scrupuleux des deniers publics. La finalité de tout ce petit manège est de garder le pouvoir en éliminant directement ou indirectement ses adversaires, à coup de procédures, au polonium, à la voiture piégée, à la Kalachnikov, à l'expédition punitive, la rumeur, le portefeuille ou l’intimidation éxécutée par les nervis de service…Dans ce hit-parade, le pouvoir russe est le plus en pointe avec un taux de mortalité assez élevé, de Paris à Londres en passant par plusieurs villes du Var, d’oligarques en "disgrâce politique". Souvent pour des affaires de gros sous, de partage de territoires, de marchés. Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. Le Var, la Corse, la Côte d’Azur sont aux mains de réseaux mafieux. Permis de construire, marchés publics, assainissement, BTP... sont bien plus lucratifs que la "blanche" ou les paris truqués et surtout bien moins risqués. Le "commerce" se fait en col blanc par cercles d’influence, clanisme, postes clés, autocratie municipale, SCI de complaisance. Suffit de trouver un habillage et de bons avocats grassement payés, rarement inquiétés (quoique parfois victimes). Il faut surtout regarder du côté des élus en place depuis des lustres. S’ils restent trop longtemps, posons-nous enfin les bonnes questions. L’omerta les protège jusqu’à leur chute souvent plus rapide qu’un château de cartes. Les opposants n’ont rien à perdre, les titulaires tout ! Leur survie dépend de leur habilité, des fusibles ou de la somme des services rendus ou des amitiés particulières. La France est bien trop timide avec ses élus et quelques têtes feraient du bien à la démocratie. Tu me tiens, je te tiens ! est encore et pour longtemps la règle d’or de cette gestion mafieuse qui ronge nos finances publiques. D'un côté comme de l'autre, du corrupteur au corrompu, la grande traque a bien commencé.

Tag(s) : #Démocratie
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