Prison dès 13 ans, loi Hadopi, couvre-feu à 23h, bavardage en groupe limité à 3 ados , flicage à l’école, permis à 6 points, interdiction de stade, de bizutage, chasse aux clandestins, aux SDF, marginaux -en majorité jeunes pauvres - arrestation au facies, foulards, webcams partout, ligne gratuite pour délation, test ADN, fichiers jeunes, écoute des portables, quadrillage militaire des cités… la panoplie de la droite sécuritaire s’abat sur la jeunesse française qui s’éloigne de la vie politique et s’exile -pour les chanceux - au-delà de nos frontières ou s’abandonne dans le communautarisme. Cette machination pour séparer les populations utiles des populations inutiles est savamment distillée par la télévision politique où le moindre incident est un raz de marée d’atteinte à la sécurité publique qui fige l’électorat craintif. La justice française est dépassée et la droite « père fouettard » oppose les français en réveillant les vieux démons de l’identité nationale, qui jadis ont remplis le Vel' d'Hiv avec le zèle de sa bourgeoisie catholique. La note sera salée dans 10-20 ans quand ces futurs actifs ne seront plus là pour payer les retraites et l’appareil d’Etat, réglant d’un coup leur compte avec cette société régressive qui les rejette à coup de lois liberticides.
Métro, boulot -quand il existe- dodo est la vision angélique du politique pour notre jeunesse, laquelle ne peut plus fumer, boire, draguer, surfer, conduire… mais peut toujours jouer au PMU, s'adonner aux gadgets de la Française des jeux ou se féliciter de nos ventes d’armes (3ème fournisseur mondial) sans craindre le coup de bâton ! Sur le terrain, les communes ne sont pas en reste : interdiction de musique, jeux, attitude vestimentaire, fête, libre expression, suppression des aides… avec retour au moule scoutisme, éducation religieuse, arbre de Noël, kermesse, veillée au coin du feu et langues régionales. Pourquoi la droite sécuritaire n’aime t’elle pas ses jeunes turbulents, manifestants, rebelles à l’autorité, créatifs, imprévisibles ? Où va –t’on à se couper des électeurs de demain qui façonneront de toute façon la société à leur image ? Malheureusement l’exode de nos diplômés s’accompagne maintenant d’un mal-vivre et d’une pulsion d’exil qui les précipite vers des pays plus permissifs. Espérance que revendiquaient déjà leurs parents en mai 68. Mais l'ensemble du secteur de la sécurité publique c'est aussi du gros business. Policiers, vigiles, surveillants, gendarmes... représentent presque 400 000 emplois en France, en croissance constante avec de nouveaux métiers autour de la biométrie (identification humaine- vendue récemment à la Chine), des caméras intelligentes, des entreprises d'intelligence économique (stratégie du risque), le bracelet électronique et bientôt les prisons privées. Imaginez toute cette énergie sécuritaire au seul service du travail… la France n’aurait plus de chômeurs, ni de problème avec sa jeunesse, première victime avec 21% sans emploi ! Enfermer plus tôt, relâcher plus tard, élargir la clientèle c'est un bon plan marketing qui rapporte soit de l'argent, soit des voix !