En se promenant dans les rues du Lavandou, deux courants d'exaspération s’expriment : les pro et les anti Bernardi, maire sortant. La prudence s’impose sur les propos désobligeants ou doctrinaires entendus ici ou là. L’usure du berger y est bien présente. Le sortant a trop pratiqué la stratégie de la terre brulée, favorisé ses amitiés et conduit une politique municipale proche de la proscription. Résultats: en 19 ans, les bons sont partis au service des autres ; les soumis se sont couchés au service d’un seul. Sur trois mandats, la jeune génération d’électeurs n’a connu qu’un seul maire, sans diversité ni ouverture d’esprit ! Une petite caste de nantis a pressé le citron de la station balnéaire en œuvrant à son enrichissement personnel. La cosmétique des palmiers et du foie gras de Noël ont caché la vérité aux lavandourains. La promesse d’un tourisme toute saison n’a pas été tenue, ni la piscine, ni la source d’eau chaude, ni le parc photovoltaïque, ni le parking souterrain, ni le jardin de Cavalière, ni même l’animation digne d’une station dite internationale… Elle a cédé aux emprunts à répétition, cession du patrimoine, et fâcheries de voisinage. Endettée jusqu’en 2027, la commune a du mal à remonter la pente de l’asphyxie bancaire. La faute à personne ! La responsabilité est diluée entre "je-m’en-foutisme et on verra bien demain", sorte de démission collective de la gestion municipale. Mais, chemin faisant, le rejet du maire sortant est bien exprimée dans le verbe. Trop c’est trop ! et la majorité silencieuse a souvent le dernier mot électoral face aux apparatchiks qui voudraient bien prolonger la fête. L’habileté du challenger fera le reste. Ce dernier proche du Cap est confiant sur ses alliances - dont Lavandou Ensemble qui attend son heure depuis si longtemps - mais aussi au-delà, jusqu’au cœur de l’UMP, malgré l’indulgence de la section locale. La nouvelle équipe s’affûte, recrute, s’affaire, occupe le terrain, fait marcher son relationnel à fond. Cette stratégie de la submersion éclairante finira bien par noyer le sortant, trop campé sur son bilan et ses certitudes de victoire. Or, aucun élu ne peut sortir vainqueur de son bilan pour convaincre une opinion déjà défavorable à son maintien. En matière de couleuvres, les lavandourains s’estiment largement servis et plaisantent facilement des virevoltes du sortant. "Monsieur le maire a fait son temps, il est dépassé par notre évolution et maintient notre commune en dehors de ce que nous voulons devenir" est le raccourci des études en cours.
Mise à jour 05/11/2013
Sondage Ifop sur 1002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Pour les Français interrogés, huit sur dix jugent le nombre d’élus en France excessif, laissant probablement entendre que des économies de deniers publics pourraient être réalisées si le nombre de représentants de l’Etat était raisonné. La France compte, en effet, plus de 600.000 élus (parlementaires, conseillers généraux et régionaux, maires, conseillers municipaux et intercommunaux), soit près d’un élu pour cent habitants. L’autre demande concerne le non cumul d’une fonction exécutive locale avec un autre mandat local et pour 84% des Français, un peu plus de trois-quarts, affirment être pour l’interdiction de cumul d’un mandat politique avec un emploi de fonctionnaire. La grande sévérité des Français va à l’encontre des élus condamnés dans l’exercice de leurs fonctions et sont quasi-unanimes à 90% pour une radiation à vie. La société évolue et les jeunes générations, qui supportent mal l’organisation du "mille feuilles" à la française, souhaitent également limiter les élus à deux mandats successifs et le regroupement des petites communes, rejoignant ainsi les pays d’Europe du Nord avec une démocratie plus participative.