C’est donc sciemment sans concertation avec la commune que le Conseil général du Var s’apprête à céder au Conservatoire du Littoral (CEL) la pointe du Layet, réplique justifiée des autorités face à la fronde anti CEL, anti Natura 2000 en mer, emmenée par Gil Bernardi, maire du Lavandou, président du syndicat du littoral varois, et dont les positions déplaisent en haut lieu. Surpopulation estivale, risque d’incendie – le Lavandou est aussi en procédure contre le SDIS – disparition de la biodiversité, analyses douteuses des eaux de baignade, déni des études sur les réserves halieutiques, parc photovoltaïque de Cavalière bloqué par l’ADEBL… le Layet rejoindrait l’important dispositif de protection du littoral du Conservatoire qui grignote les communes depuis 1975 : 19 hectares au Rayol ; 111 hectares à Cavalaire ; 92 hectares à la Môle ; 190 hectares à la Croix- Valmer ; 19 hectares à la Londe ; 53 hectares à Bormes ; 85 hectares au Lavandou (Collines de Cavalière) etc. Les arguments du Conservatoire sont l’écho du plan européen Natura 2000 défendu par le président de la République, hôte estival du Lavandou. Les deux parties s‘observent, le Lavandou avec le poids de l’histoire, l’Etat avec la légitimité protectrice du patrimoine naturel. L’espace public est sans cesse menacé, les plans d’occupation des sols changent au gré des maires; des zones - même inondables - deviennent subitement constructibles. Au Lavandou, nombre de constructions occupent illégalement la bande littorale depuis le début du siècle et devraient être détruites, si la loi était respectée. A défaut du bon sens local, les directives européennes s’imposent à la France, dont le Grenelle de l’Environnement sert de courroie de transmission et le Conservatoire du Littoral (CEL) de bras séculier, dans la réhabilitation de côtes menacées ou dégradées par le bétonnage qui malheureusement se poursuit. Alors que la vindicte publique a pratiquement détruit partout l’initiative privée, voici venir maintenant la guerre fratricide entre les trop nombreuses structures publiques (paramunicipales, Epic, intercommunalités, SIVU, SIVOM, SAN, SCOT, districts, pôles…) lesquelles n’ont aucun secret pour Gil Bernardi qui sait s’en servir habilement pour sa cause. Mais l’issue reste incertaine pour le maire UMP déjà fragilisé par sa position incohérente sur l’intercommunalité, sa remise en cause des prérogatives du préfet maritime, ses abus d’autorité, ses tentatives de contourner la législation mise devant le fait accompli, son refus de verbaliser, ses procédures inopportunes et son barrage systématique à tout ce qui viendrait pas de lui…