Malgré sa mauvaise gestion taclée par la Cour des Comptes et son absence affligeante de stratégie, personne n’a jamais demandé sa démission. Si l’on est républicain il suffit d’attendre que le fruit tombe tout seul à l’occasion de l’échéance démocratique de 2014. Ce sera celle du désaveu d’un pilotage aveugle dans l’idéologie d’un seul individu avide du pouvoir. Un catalogue de déni démocratique (faux débats, manipulations, décisions arbitraires, validations à postériori, muselage de l’opposition…) a su habilement manœuvrer l’opinion pendant 18 ans, sans sortir le Lavandou du statut de petite station balnéaire varoise où il ne s’y passe rien pendant 7 mois de l’année. Insensibles à Var Matin, aux flonflons, sardinades, feux d’artifices, plaquettes luxueuses… les touristes n’auront retenu que les prix exagérés, la malbouffe, la kermesse, le stationnement pléthorique, l’accueil à minima... inversement proportionnels aux louanges de l’office de tourisme sur ce "petit paradis". Pendant que le contribuable finance les couteuses installations, l’excès de municipaux, les nuisances d’une surpopulation estivale, les emprunts et le train de vie d’une mairie en dérive... la justification municipale est toujours : plus de touristes, d’équipement, de fêtes, et de dépenses… L’image du maire est progressivement passée de sauveur en 1995 à fossoyeur en 2013, encouragée par l’atonie de son opposition interdite d’expression. Monsieur "girouette" n’a malheureusement pas su donner un nouveau souffle au Lavandou et s’est contenté d’exploiter jusqu’à la corde ses 12 km de littoral dans un rôle de séducteur obsédé par l’apparence sans voir les rides du temps. Ce que n’a pas compris ce courtisan du passé, donneur de leçons, qui cultive à longueur d’année le sénior, est l’évolution du monde. Il n’a pris que trop tardivement le virage d’internet, de l’intercommunalité et flatté les certitudes gauloises de son vieil électorat. Son narcissique style « on craint degun » est devenu le fléau de l’image institutionnelle qu’il propage. Les administrés ont trop facilement fermés les yeux sur ses mauvaises décisions municipales imposées dans le même mépris bourgeois infligé aux pescadous par les borméens d’antan. Un changement de cap du Lavandou est majoritairement attendu, mais la succession laisse pressentir une mauvaise situation financière que révélera un audit. L’absence de concertation avec nos voisins et de respiration démocratique pèseront un temps sur l’indispensable reconstruction relationnelle. La démission du maire n’est pas utile avant l’heure, mais pousser le sortant vers un quatrième mandat, ferait perdre encore 6 ans au Lavandou qui décrocherait définitivement de la compétition économique. Avis partagé par les banquiers, les promoteurs et quelques enrichis de ces trois mandats sucessifs. L’actuel locataire n’est plus une garantie de leurs petites affaires. Ils préfèrent investir sur une nouvelle équipe plus ambitieuse pour le Lavandou.