Au Lavandou deux mondes se côtoient mais ne se voient pas. D’un côté, la gouvernance provisoire qui s’accroche à ses illusions d’un troisième mandat raté; de l’autre, les 5837 lavandourains qui observent de loin ces apprentis du marketing et des finances publiques. Cela dure depuis 1995 avec plus ou moins de paroxysme ! Tel un autiste, le maire s’enferme dans son délire obsessionnel du pouvoir, s’appuyant sur un faux réseau de supporters, qui le soutiennent de moins en moins. Qui brisera ce mur de verre ? La Cour des comptes a bien donné un coup de pioche dans l’édifice du "chevalier blanc", lequel tout étourdi s’est fendu d’une longue lettre doctorale à l’accusatrice. Elle démontre le machiavélisme du signataire, qui reconnaissant les faits, les justifie en conscience narquoise. Il promet de faire le nécessaire et remercie obséquieusement l’institution de lui avoir ouvert les yeux et permis de s’expliquer. Sauf que celle-ci ne s’est pas encombrée d’une réponse, laissant planer le doute sur les mystifications de "l’ordonnateur". Au Lavandou, ce rapport, qui galope de chaumière en chaumière, fait désordre et détourne les quelques malheureux aficionados qui espéraient leur tour dans une nouvelle épopée Regain 2014-2020. Après le départ d’un président qui leur ressemblait bien, l’explosion d’un parti qui les transcendait, voici la maison du peuple qui brule. Comme au poker, le maire tente le "tapis" du centenaire dans un dernier coup de bluff. Edition luxueuse, atavisme flatteur, flonflon, sardines-frites, feux d'artifice et Coupo Santo réveillerons à coup sûr le sursaut électoral qui fout le camp au fil des jours. Pourtant, les copropriétaires signent déjà en silence la révocation du syndic. Les gentils pensent qu’il a fait son temps, les méchants veulent lui demander des comptes plus tard, après la chasse à courre qui se prépare. Les faits sont là, les petites trahisons affluent, les erreurs s’accumulent. Autant de signes précurseurs d’un changement de pensée. Le temps file dans ce désert culturel où plus personne n’a envie de voir les derniers espaces effacés d'un trait négligeant sous les assauts de promoteurs en mal de terrains. La côte se délite à coup de sacs de sable; la pollution visuelle et sonore s’orne d'immeubles en béton et de quads, la médiocrité affleure partout. La boule de cristal Regain s'est transformée en opaque mur de verre et maintenant en boule de neige du mécontentement. En 100 ans le Lavandou a saccagé son passé historique, que les nostalgiques pourront bientôt retrouver dans un recueil de photos jaunies et de textes convenus, édité pour l’occasion. En 2014, le "mascaroun", ancien petit train de la côte varoise rayé par une piste cyclable, pourra alors siffler trois fois sa vengeance: "gare du Lavandou terminus ! tout le monde descend ! ".