Le débat sur la sécurité n’en finit pas depuis 2002 avec son lot de surenchères, de chiffres records d’expulsés, de gardés à vue, de prisons qui débordent, de tribunaux submergés, de permis de conduire suspendus... Pour le gouvernement, les français sont devenus en quelques années les plus délinquants d’Europe… après les Roms. Fatiguant et démobilisant ! Pourtant la matraque ne nourrit pas le peuple et il serait peut-être temps de parler d’autre chose dans notre pays, de travail par exemple !
Mais bien sûr c’est plus difficile à faire passer dans une France où règne la dépendance à l’Etat et surtout ce n’est pas électoral. Il suffit de regarder les cohortes de congés payés sur les routes des vacances, les manifestations à répétition pour sauvegarder les droits acquis, les méphistophéliques débats nationaux sur des choses futiles, la déferlante médiatique du ballon rond ou le niveau intellectuel des conseils municipaux autistes…
Et pendant ce temps la planète nous raille ou s’étonne de notre longue agonie économique tout en faisant son shopping à Paris. Que reste-t-il de notre industrie, recherche, métallurgie, navale, informatique, agriculture maintenues sous perfusion européenne ? Pas grand-chose. Nous monnayons encore immoralement l’armement (comme 3ème fournisseur mondial) l’aviation (partagée avec nos partenaires européens). Pour le reste nous bradons notre patrimoine pour payer nos emprunts abyssaux et nos 6,8 millions de fonctionnaires (1/3 des emplois français). Notre croissance du PIB voisine avec le +1,5% (chiffre espéré) pendant que d’autres font +12%. Hier, nous étions une nation fière, une puissance coloniale, militaire et notre parole pesait sur le monde ; aujourd’hui nous nous maintenons dans l’illusion d’être encore dans la cour des grands en Afghanistan, Somalie, Haïti… avec 8 millions de français vivants sous le seuil de pauvreté (910€/mois). Des réformes ? oui mais pour les autres ! Nous sommes paralysés par l’individualisme national et l’incurie de nos gouvernants.
A l’instant, aucune issue à ce grand chaos national, sinon de tenter politiquement le FN aux portes du pouvoir ou la grande muette en disponibilité depuis Vichy. Inutile de reitérer mai 68 ou juillet 1789 au vu de ce que la République en a fait. Alors beaucoup font leurs valises, surtout les chercheurs, commerçants, intellectuels, artistes, entrepreneurs, avocats, médecins pour ne pas payer la facture qui va encore s’alourdir à l’arrivée des millions de retraités de l’après-guerre. Ceux-là réussissent assez bien à l’étranger dans la restauration, l’architecture, l’export, l’organisation, les finances, le médical. Ils reviendront certainement un jour, à leur retraite, profiter de la douceur de vivre à la française, mais trop tard pour nous !