Le miracle Tapie ne sauvera pas la presse régionale. Coincé par une justice aveugle et un gouvernement socialiste revanchard, le groupe Hersant fonce vers la faillite. Juste avant les municipales, cette situation sème l'effroi parmi les maires de droite qui comptaient sur les pages locales pour faire leur publicité. "Tapie et Hersant vendez-nous ! " implore le Syndicat des journalistes (SNJ) ! Les salariés du groupe Nice-Matin (la Provence, Var Matin, Corse matin, Nice matin) sont de plus en plus inquiets. Alors que le groupe régional perd près d'1,5 M€ par mois, l'éventualité d'un dépôt de bilan d'ici la fin de l'année a été évoquée, tandis que la suppression de 180 à 200 postes est présentée comme inévitable. La saisie des parts de Bernard Tapie dans GHM par les juges a eu pour effet de geler tous les investissements et le redéploiement prévus dans le groupe de presse. Les titres, en pleine mutation, vont désormais tout droit à la liquidation judiciaire. Pire ! cette disposition empêche l’opportunité aux propriétaires de vendre ou de laisser entrer un nouvel actionnaire. Pour récupérer, coûte que coûte, les 420 millions €, donnés par la justice à Bernard Tapie, en compensation d''une indélicatesse du Crédit Lyonnais, les juges n’ont pas vu les conséquences de leur décision médiatique et vont se retrouver maintenant à gérer un groupe de presse au bord de la faillite ou envoyer au pôle Emploi plus de 1200 familles !
08/12/2012
Groupe Hersant, touché coulé !
Prenez un lectorat complaisant, flattez-le au point de l’abêtir de contre-vérités, laissez mijoter quelques années et attendez le résultat. Si la mayonnaise ne prend pas assez vite, utilisez des journalistes défroqués, ceux qui se cachent derrière quelques mandats municipaux sans intérêt. Dans la rubrique "chiens écrasés" vous trouverez bien des informations stratégiques sur le bal des petits vieux, la dernière Miss Cacahuète, l’incontournable association sportive seniors et le gentil maire qui se décarcasse pour sa réélection. Malmené par 5 ans de gestion éditoriale à la gloire des baronnies de droite, les titres du groupe Hersant tombent un à un devant les tribunaux de commerce. Le prochain sur la liste est convoité par des repreneurs dont le seul nom effraie les petits soldats de la plume. "Nous refuserons d’être la danseuse de qui que ce soit, Bernard Tapie, François Pinault, Etienne Mougeotte, Rossel ou la Reine d’Angleterre ! Pour nous, le groupe Nice-Matin est une entité indissociable composée de Nice-Matin, Var-Matin et Corse Matin" expliquent-ils. Ben voyons ! Philippe Hersant l’héritier, réfugié fiscal Suisse, avec 215 millions € de créances sur le dos n’en a cure ! Il veut se sauver d’une mauvaise passe avant d’y laisser sa fortune. Bernard Tapie (qui a le soutien de Bercy) ou le groupe Rossel (soutenu par la BNP et déjà retoqué par les syndicats) annoncent la couleur: plus question de gratte-papiers de complaisance, de presse d’opinion et des petits arrangements entre copains ! La Provence, Nice Matin, Var Matin et Corse Matin doivent devenir des journaux d’information intelligents. Et si la mariée échappait à Tapie ou Rossel, elle ira directement aux Restos du Coeur. Pour les banques créancières, l'aventure Hersant aura toutefois le goût amer d’une perte de plus de 150 millions €. Une grande majorité d'entre elles défendrait la solution d'une offre globale de rachat de leurs créances, de préférence à la solution de vente séparée des différents journaux initialement envisagée. Comment les "honorables pigistes", vrais-faux journalistes, sont-ils arrivé à couler ce puissant groupe de presse ?...alors que la charte déontologique de la SNJ (Syndicat National des journalistes) proclame: "Le droit du public à une information de qualité, complète, libre, indépendante et pluraliste guide le journaliste dans l’exercice de sa mission. Cette responsabilité vis-à-vis du citoyen prime sur toute autre". Pour Var Matin, la dérive commence aux municipales de 2008, lorsque les plumitifs sentant le vent tourner se sont improvisés entremetteurs entre les candidats et la presse locale. Prix de la contrepartie: un poste de dircom, dircab, conseiller municipal, conseiller technique, directeur de campagne…juste une petite planque dorée ! L’idée a payé et le nouvel élu comblé de sa fourberie s’est offert un service de presse à sa botte avec les millions € évaporés du groupe Hersant. Sans Var Matin, pas de caisse de résonance auprès de cet électorat des rubriques nécrologiques et des mots croisés. Un fonds de commerce en perdition, à la vitesse de remplissage des cimetières, face à l’information instantanée. Dans le sud de la France, le groupe Hersant a entretenu l'idéologie d'une danseuse adroite et perdu la main sur ses troupes, de connivence avec les barons locaux. Aujourd’hui, tout est remis en cause jusqu’à l’existence de la presse locale le dos au mur !