NDLR la Ville Heureuse: A la demande du service de Communication de la commune et pour la Gazette 115, nous avons produit, le 15 Décembre, un texte pour contribution à la tribune libre et à l’expression des groupes composant le Conseil Municipal. Notre texte était-il prémonitoire ? Il augurait en tous les cas d’un clash qui aura conduit Jean-Laurent Félizia a quitter le Conseil Municipal du 16 Décembre dernier en profond désaccord avec la décision de recourir - même de manière anecdotique - à l’injection d’Emamectine-benzoate dans les palmiers pour lutter contre le Charançon rouge. Alors que l’élu, compétent en la matière, s’évertue depuis plus de 6 mois à mettre en garde contre la dangerosité d’un produit et surtout de son inefficacité, l’Adjointe déléguée à l’Environnement n’a pas voulu tenir compte de ses recommandations.
Sans rentrer de manière polémique dans les dossiers qui occupent notre mandat, je dois avouer avec stupéfaction que certaines mauvaises habitudes demeurent. Ce n’est pas faute de mettre les formes, d’insister sur la méthode de travail, de vouloir la voir traduite plus rigoureuse, plus pragmatique, non, les choses semblent engluées dans une lourdeur opaque…. comme si tout était secret.
"Je prendrai quelques exemples concrets pour décorer le palmier de Noël.
Justement de palmiers, puisqu’il en est question, le Charançon rouge gagne du terrain et ce malgré des efforts de bravoure de l’équipe de jardiniers des Espaces Verts communaux. Alors que la démarche Zérophyto en application depuis 2007 crée les conditions équilibrées d’une nature en Ville, nous nous apprêterions à user de méthodes chimiques risquées au prétexte que les investissements engrangés voilà deux mandats en plantations de palmiers seraient mis à mal. Le produit envisagé est terriblement dangereux, les méthodes alternatives sont encore dans les cartons…
Tant pis ! Nous allons tenter le diable, alors même que la matière active, l’Emamectine benzoate, est notée par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) comme « Nocive par inhalation, irritante pour les yeux, avec des risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée par ingestion, très toxique pour les organismes aquatiques, pouvant entraîner des effets néfastes à long-terme pour l’environnement aquatique ».
Cerise sur le palmier, « afin de limiter l’exposition des abeilles, il conviendra de supprimer les inflorescences avant la floraison des palmiers chaque année pendant toute la durée du traitement et, à titre de précaution, au moins un an après l’arrêt de celui-ci afin de limiter les risques pour les pollinisateurs ». No comment !
Autant dire qu’en présence de ruisseaux côtiers sur la commune, de sols extrêmement filtrants, il sera difficile de suivre le chemin de pollution d’un produit aussi douteux. Depuis la dernière réunion sur le sujet et les avis que j’aurai pu communiquer, y compris par écrit, pour un domaine de compétences que j’essaie de mettre en avant sans prétention mais avec une pratique avérée, aucune nouvelle, aucun compte-rendu. Dernièrement, on accusait une anguille d’être la mère de tous les maux d’une inondation tragique dans une commune voisine. Je ne me risquerai pas à pareille fable, mais entre palmier et santé publique… aucune hésitation.
Le syndrome charançon est reproductible car sauf quelques rares commissions qui donnent lieu à des travaux structurés, les réunions se succèdent comme pour combler un vide sidéral de débat démocratique. Aucun suivi, aucun écrit, un vrai flou artistique Si le courage reste intact, le compte n’y est pas…
J’attends non pas comme d’autres, un bureau ou une secrétaire, mais une rigueur d’emploi de notre temps bénévole consacré au bien public. Je ne crois pas au Père Noël mais comme pour l’annulation d’ABYSSEA contre lequel nous avons œuvré, les miracles peuvent surgir là où on les attend le moins."
Jean-Laurent Félizia, pour le Groupe La Ville Heureuse
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