La silencieuse loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) adoptée à l’Assemblée Nationale en août 2015 enfonce le clou en faveur des structures intercommunales en matière d’offices du tourisme parmi les communes regroupés de stations classées
Notre intercommunalité, Méditerranée-Porte des Maures, n’attendra pas la date butoir du 1er janvier 2017 attachée au transfert de droit de la compétence touristique aux communautés de communes et communautés d’agglomération, pour précipiter la prise de décision des 6 communes (La Londe-les-Maures, Bormes-les-Mimosas, Pierrefeu-du-Var, Cuers, Collobrières et Le Lavandou), regroupées sous sa bannière. (41.000 habitants)
La loi NOTRe précise: « A l'occasion du transfert de cette compétence aux communautés de communes et aux communautés d'agglomération, les offices de tourisme des communes touristiques et des stations classées de tourisme sont transformés en bureaux d'information de l'office de tourisme intercommunal, sauf lorsqu'ils deviennent le siège de cet office. L'organe délibérant de l'établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre peut cependant décider, au plus tard trois mois avant l'entrée en vigueur du transfert de la compétence, de maintenir des offices de tourisme distincts pour des stations classées de tourisme, en définissant les modalités de mutualisation des moyens et des ressources des offices de tourisme intercommunaux existant sur son territoire. »
Mais, malgré ce transfert irréversible de la compétence touristique à la strate intercommunale, il serait encore possible de conserver une certaine autonomie financière et administrative aux offices du tourisme existants à charge pour les communes regroupées de négocier la présidence des conseils d’administrations. En clair, si le Lavandou maintenait son EPIC de tourisme, il devrait néanmoins modifier sa gouvernance et son financement au profit de l’intercommunalité. Il s’agit par exemple d’intégrer dans son collège des élus communautaires et de revoir son mode de financement.
Une maigre compensation pour la commune qui peut perdre alors l’exercice de la promotion touristique au bénéfice du futur EPCI à fiscalité propre dans un délai assez court, là où l’enjeu budgétaire et stratégique est pourtant essentiel eu égard à l’importance des subventions versées par notre commune à son office de tourisme et au choix des animations qui sont faits alors par cette dernière.
Le maire du Lavandou, comme à son habitude, se lamente et traine les pieds, courant après un classement supérieur de sa commune, tentant de meilleures animations touristiques, s’accrochant désespérément à son ex-rivale Bormes. Car, la future EPCI tourisme pourrait adopter Bormes ou La Londe comme centre de commandement des 6 communes. En effet, notre stratégie tourisme, malgré le talent de son directeur, est très en retard sur les leaders Bormes et la Londe où président et 1er vice-président de l’intercommunalité Méditerranée-Porte des Maures, n’ont pas l’intention de se laisser soustraire l’avenir par un sédentaire. D’autant qu’à plus long terme se profile la grande métropole toulonnaise…
Cette inquiétude des transferts de compétences transparaît bien dans la causerie fleuve des vœux 2016 du maire du Lavandou – essayant d’entraîner ses collègues dans l’inquiétude - et qui se voit déjà réduit à confabuler avec les chrysanthèmes, faute d’avoir entrepris en 21 ans une véritable stratégie de désenclavement et de leadership du Lavandou.
Conclusion : la loi NOTRe ordonne définitivement que « la communauté de communes, la communauté d’agglomération, la communauté urbaine ou la métropole exerce de plein droit, en lieu et place de ses communes membres, les compétences en matière d’aménagement, d’entretien et de gestion des zones d’activité touristique qui sont d’intérêt communautaire ou métropolitain et en matière de promotion du tourisme… »
Mais, en politique, rien n’est irréversible et on peut faire confiance aux élus pour figer la situation de cette « révolution territoriale silencieuse », malgré la volonté citoyenne de réduire les charges de fonctionnement et la fiscalité qui va avec. La loi NOTRe est peut-être dès maintenant en attente, voire en sursis des futures présidentielles 2017.