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Après les trottoirs, le business le plus florissant pour les communes en bord de mer est la plage privée. Une image typique de la Côte d'Azur dont les concessions confisquent parfois l’accès à la mer aux classes modestes, alors que la règle devrait être 80% de plages publiques.
Mais, certains vacanciers sont prêts à payer de 50 à 100 € pour une journée en échange de services et de confort. Difficile de ne pas y voir là une séparation sociale entre plage de riches et plage de pauvres.
On compte plus de 1.500 plages privées dont les deux tiers sur la côte méditerranéenne. Pas suffisant pour les communes, beaucoup trop pour les protecteurs de la nature et les riverains !
Les concessions en bord de mer doivent répondre à d’importants cahiers des charges. Ainsi, une municipalité ne peut céder plus de 20% de son littoral. Mais quand on sait qu’une plage privée peut se louer au Lavandou jusqu’à 30. 000 € à l’année (+2% du CA des matelas-parasol), on comprend que les communes les voient d’un très bon œil et tolèrent quelques abus d’ouverture, de restauration, d’occupation sur le sable.
Ainsi, les établissements ont l’obligation de laisser libre une bande de cinq mètres de large au bord de l’eau pour permettre à tout le monde de passer, se baigner, voire de poser sa serviette. Mais faire bronzette devant les transats payants n’est pas vraiment bien vu et il est fréquent qu’on vous demande de dégager avec plus ou moins de politesse (comme à Fréjus)
Depuis le décret plages (daté 2006) de nombreuses concessions sont devenues hors la loi. Les installations doivent être démontables… et démontées en fin de saison - parfois manu militari et avec un permis de construire comme au Lavandou - l’espace public respecté dans la règle des 80 % (d’où suppression de lots), les équipements entretenus, le personnel déclaré…
Les communes, au risque de perdre leur droit de louer l’espace maritime, doivent aussi tenir compte du trait de côte, des zones inondables, du stationnement, de la sécurité publique, des sanitaires, des nuisances aux riverains et de la concurrence déloyale.
Un casse-tête surveillé par le législateur qui impose un appel d’offres long et risqué (1 an de procédure au Lavandou pour 26 lots en 2017 qui lui rapportent chaque année entre 400 et 500.000 € et quelques emplois précaires)
Finalement, avec une installation de 150 à 200.000 €, une recette liée à la météo, à l’effet de mode, aux saisonniers introuvables, à l’obligation d’un secouriste BNSSA, aux nuisances sonores et aux contrôles tatillons de l’administration… on se demande bien où est l’intérêt des exploitants de bains de mer rackettés par les collectivités ?

Tag(s) : #Le bêtisier du maire
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