Avec nos remerciements à Nice Provence info et le journaliste Marc FRANCOIS
Le sénateur-maire de Toulon soutient Alain Juppé pour les primaires de la droite. Pourtant sa décision était prise depuis un bon moment. Elle a surpris dans le microcosme politique national, y compris dans le Var. En politique avisé, le maire de Toulon n’a rien laissé au hasard.
Un « choix difficile » explique-t-il d’emblée, car l’ensemble des candidats représente « des hommes et une femme de grande qualité ». On ne saurait afficher propos plus consensuel, c’est la marque de fabrique du patron du Var. Complétée par son goût pour le « rassemblement », martelé sans cesse.
C’est tout d’abord Alain Juppé « l’homme de la situation » que salue Hubert Falco. C’est son côté « rassembleur », donc il est logique que le maire de Toulon y soit sensible. « Un homme d’expérience », ajoute-t-il, mais d’autres candidats n’en manquent pas, y compris dans l’exercice de la fonction présidentielle… « Un homme des territoires » enfin, et sur ce point on retrouve une constante du discours politique d’Hubert Falco, vraisemblablement l’une de ses convictions les plus profondes. Basée sur plus de trente années d’exercice de tous les mandats – ou presque – d’élu territorial enraciné.
Hubert Falco rêve depuis longtemps de sortir Toulon de la position de ville moyenne, enclavée entre la proche et mal renommée Marseille et la puissante et brillante Nice, situation dans laquelle ses voisines aimeraient bien la tenir confinée. Ce qui est de moins en moins le cas, la ville et son territoire d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée faisant preuve d’une dynamique surcompensant le désengagement continu et inexorable de la Marine nationale.
On peut imaginer aussi que le calcul d’Hubert Falco, ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, n’est pas dénué d’ambitions nationales. Falco n’écarte certainement pas l’idée de revenir une troisième fois au gouvernement, pour servir un troisième président. Avoir fait le bon choix lors des primaires, avant le premier tour, le mettrait en position très favorable dans l’hypothèse où Alain Juppé passerait victorieusement le cap des deux tours de la primaire et des présidentielles.
Or c’est bien ce que prédisent les sondages aujourd’hui.
De toute façon, le risque de se découvrir maintenant, pour un candidat faisant consensus au-delà du seul camp de la droite classique, est faible pour Falco.
Si Juppé remporte la primaire et la présidentielle, c’est tout gagnant. Si par hypothèse Juppé ne sortait pas vainqueur de la primaire, Falco a déjà annoncé, qu’il mettrait « son énergie, sa volonté et ses capacités de rassemblement au service de celui ou de celle qui sera désigné pour affronter l’épreuve présidentielle ». Il a donc par avance déjà couvert l’éventualité. Enfin si le candidat officiel de la droite Juppé était battu lors de l’élection présidentielle, en tout état de cause Falco aurait fait son devoir de soutien, depuis le début.
Au-delà de ces considérations d’opportunité, certains diraient d’opportunisme, Hubert Falco reste avec la décision de son soutien à Alain Juppé dans le fil de sa pensée et de son comportement politique.
Ce n’est pas un homme de droite à l’origine, il ne possède pas une formation politique à proprement parler idéologique. Il se détermine plutôt par rapport à un corpus de valeurs basées sur l’expérience et le pragmatisme. Il aime bien afficher son aptitude à travailler avec tous, partisans comme opposants, dès lors qu’il s’agit de « l’intérêt général » ou du « bien commun ». On peut se demander pourquoi certains sont surpris par son choix. surtout depuis que les bâtons s’accumulent dans les roues de Nicolas Sarkozy
D’ailleurs Alain Juppé ne s’y est pas trompé, en renvoyant immédiatement l’ascenseur : il tiendra son grand meeting en Provence-Côte d’azur le 27 octobre prochain à Toulon. Pas à Marseille, comme initialement prévu.