J’ai présenté, lors du conseil municipal du 20 décembre 2018, au nom également de mes collègues Marie-Jo Bonnier et Guy Cappe, les raisons pour lesquelles nous voterions contre le budget.
J’ai exprimé pour commencer un satisfecit sur l’augmentation de la fiscalité locale limitée à celle des bases. Malheureusement immédiatement corrigé car, dans le même temps, la ville n’équilibre ses comptes qu’avec la vente régulière des bijoux de famille , de précieux terrains dont la ville est propriétaire.
Avec Mr Bernardi, les Lavandourains sont comme dans la situation d’un locataire d’une magnifique propriété, dont les loyers n’augmentent pas et dont les terrains rapetissent à vue d’œil.
À propos des recettes, j’ai fait remarquer, une fois de plus, que faute d’une politique de développement économique même modérée, ces recettes stagnaient. La mairie doit compter, afin de boucler le budget, sur les parkings payants qui ne pourront pas constamment être développés. L’Economie ce sont des emplois dont notre ville manque cruellement et du pouvoir d’achat pour améliorer les revenus.
Les dépenses, de leur côté, sont insuffisamment maîtrisées. Nous le répétons, là aussi, depuis des années. Mr Bernardi ne bricole même plus dans la mutualisation des dépenses avec Bormes puisqu’il annonce l’achat de véhicules en commun... et y renonce aussitôt. Il y a, dans le rapprochement des services techniques, un gisement conséquent de rationalisation et d’économies.
D’une façon plus générale, les dépenses ne sont pas tenues. On a connu l’invraisemblable feuilleton de la facture qui continue à s’allonger pour les travaux de l’école Marc Legouhy faute d’un projet bien ficelé. On aurait pu imaginer, dès l’origine du projet, que la climatisation était nécessaire ! Le plafond de la villa Théo s’écroule, mais c'est anecdotique... Le budget du pôle danse s’envole. On est parti d’une estimation à 1,6 M€ et un cofinancement avec Bormes ( évanoui comme pour les véhicules ) pour passer à 2,4 M€ dans le budget et, en fait, annoncé en commission a 2,5 M€ et sans doute beaucoup plus (ce qui pose la question de la sincérité du budget).
Pour en revenir aux recettes, la vente des bijoux de famille camouflée derrière le vocable « cession d’actifs » continue à un bon rythme : vente de parcelles, emplacements de parking de l’Espace Culturel. J’ai prié le maire d’informer le Conseil du nombre de terrains vendus depuis le début du mandat et surtout du patrimoine qui reste disponible à la vente. Car que se passera t’il quand ces ressources seront épuisées ?
Cela nous a amenés tout naturellement au cinéma, le grand projet des mandats du maire actuel ( promis depuis 15 à 20 ans ). Mr Bernardi a fait couler la 1ère version du projet que nous avions approuvée et qui coûtait peu à la commune. Il prévoit maintenant de financer plein pot la réalisation ( au moins 4 M€ )... encore et toujours par la vente de parcelles. Le projet a pris de nouveau du retard parce que les plans déposés dans le dossier de permis de construire n’étaient pas les bons (sic). Le dossier pourra être repris et finalisé par la prochaine équipe municipale.
Enfin, sur la dette, le maire se glorifie de l’avoir réduite et rappelle avec malice qu’il a hérité, en 1995, d’une dette plus de 2 fois supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui.
Mais les Lavandourains ne sont pas amnésiques. Ils savent que ce maire a aussi hérité de la totalité des grands équipements structurants de la commune. Heureusement d’ailleurs car il n’en a construit aucun. C’est pourquoi la réduction de la dette aurait dû être plus importante.
La mairie dans ses présentations budgétaires cherche toujours la comparaison la plus flatteuse avec les strates de communes. Mais pas avec nos voisins immédiats dans la communauté de communes. Et pour cause, notre dette par habitant reste largement supérieure à celle de Bormes et plus encore à celle de la Londe.
Voilà les principales raisons pour la mairie de ne pas céder à l’autosatisfaction et pour nous de préciser concrètement, dans le cadre du grand débat municipal qui va s’ouvrir, comment nous améliorerons la situation.
Thierry Saussez pour Lavandou Cap 2020