Certaines voix politiques demandent aujourd’hui la disparition du 14 juillet et de ses liesses populaires.
De 1789 à 1794, la France* a arbitrairement emprisonné 500.000 citoyens et massacré 100.000 innocents (dont 17.000 guillotinés, 30.000 fusillés). Accusée de règlements de compte personnel et d’éradication des opposants, notre histoire n’a pas une si bonne réputation.
Au fil des gouvernements, les faucons républicains ont vidés les caisses et propagés des idées pas toujours respectables (colonisation, coup d’Etat, sacre de Napoléon, guerres, Dreyfus, Vichy...)
Cette date du 14 juillet, drapeau humaniste, est devenue au fil du temps une démonstration de force militaire et finalement de pouvoir autoritaire. Pourtant, lors de la prise de la Bastille, l’armée professionnelle n’y a joué aucun rôle.
Et puis, pour remettre l’Histoire à l’endroit, le 14 juillet, ne fête pas la prise de cette sinistre prison d’Etat - constituée de 7 prisonniers dont 4 faussaires - mais plutôt la Fête de la Fédération célébrée le 14 juillet 1790** devant 300.000 parisiens et… le Roi Louis XVI.
A force de commémorer révolutions, armistices, victoires, défaites… le peuple s’y perd, n’y regardant que l’aspect férié des événements.
Dilemme politique : faut-il rétablir la vérité ou perpétuer une erreur, économisant ainsi tous les feux d’artifice de Navarre (400 millions €), ou flatter l’opinion de nos dernières inventions militaires ?
L’histoire de France est jonchée de cadavres et d’édiles amnésiques relayant des faussetés historiques, taisant au passage les trois mauvais compagnons de la Révolution : Marat (assassiné) Danton et Robespierre, (guillotinés)… pour service rendu à la République !
En s’adressant à la nation le 12 juillet (non pas le 14), notre président marque un changement de posture de la République sur 230 ans de triomphalisme avec un message digne de la philosophie des Lumières fondé sur l’ordre, le travail, le partage et l’implication de chaque citoyen par ces mots : "À la rentrée, nous aurons rendez-vous avec notre avenir"
Notes historiques
* France 1790 = 28,5 millions d'habitants
** En 1880, le député Benjamin Raspail propose l’adoption du 14 juillet comme fête de la République française. Au Sénat, de vives discussions ont lieu, car cette date est loin de faire l’unanimité. Le peuple veut un symbole de l’unité de la nation et de la naissance de la République. La prise de la Bastille est un de ces symboles. Mais il est jugé trop douloureux et sanglant par les sénateurs. C’est donc le 14 juillet 1790, celui de la fête de la Fédération, qui sera préféré, n’ayant hypocritement "coûté ni une goutte de sang ni une larme".