Le paradoxe français est de réclamer plus de services publics et plus d’aides mais surtout de ne pas les payer. En creux de cette singularité, la taxe foncière vient de tomber sur les ménages et elle fait mal au portefeuille.
Pourtant l’addition n’est pas suffisante aux collectivités car une discrète posture inspire nos malins élus - avec le feu vert de l’Elysée - contre le manque de recettes fiscales et la suppression de la taxe d’habitation. Ils votent en ce moment et sans concertation l’augmentation jusqu’à + 60% de la taxe foncière dès 2022 sur les résidences secondaires.
Motif des hypocrites ? lutter contre le manque de logements et la location saisonnière qui enrichissent les négriers d’investisseurs. Imaginez la manne du parc immobilier au Lavandou où sur 12.000 logements, 72% sont des résidences secondaires (dont 3% déclarés vacants) …
Le vertige nous prend sur l’empilement de ces taxes locales : commune, syndicat de communes, intercommunalité, département, région sans compter les ordures ménagères (TOM), prévention des inondations (Gemapi) et, pompon en dernière ligne, les frais de gestion de la bureaucratie française (certainement pour l’encre, le papier et le postal). En 5 ans la hausse de la taxe foncière bondit de +12 à +20% (par majoration des bases d’imposition) contre une inflation de +4%.
Ce mille-feuille à la française ruine les ménages, détruit l’économie locale et fabrique des charges mal utilisées. Malgré ce constat, après des années de décentralisation, les collectivités prospèrent à l’abri des lois et recrutent toujours plus de territoriaux dans les communes, départements et régions.
Il est temps de remettre de l’ordre dans notre mille-feuille, de supprimer les doublons, créer une synergie des moyens et mieux utiliser les effectifs. D’ailleurs où en est la réduction des fonctionnaires promis par les gouvernements successifs, malgré l’e-administration ?
L’alerte rouge est proclamée par les candidats à la présidence car la pandémie a achevé le naufrage général avec un trou de 500 milliards € qui s’ajoute aux 2500 milliards € de déficit public, que personne ne pense rembourser un jour.
La France affiche désormais 120% de dette, 65% de dépenses publiques, 46,3% de prélèvements obligatoires, une escalade du cout de l’énergie, le surcoût des matières importées, un déficit d’innovation et manque d’entrepreneurs. Son modèle social entre trompe-œil ne peut plus dissimuler les millions de pauvres, les sans-emplois (faute d’adaptation au marché), le malaise social général…
L’emplâtre médiatique sécuritaire, footballistique, écologique, sanitaire, culinaire, touristique… de la doctrine étatique, ne suffit plus à détourner le regard des Français sur leurs conditions de vie.
La planche à billets de la cigale France tourne à fond relançant l’inflation et l'apparence afin de maintenir le navire à flots.
Qui arrêtera cette machine infernale de la dilapidation de l’argent public ?