Même si l’OTAN s’élargit, la guerre se rapproche de nos frontières. Alors que l’ombre de Trump s’avance vers le Capitole, l’évidence d’une défense autonome européenne se confirme. Pas seulement à cause de l’Ukraine dont l’opinion française s’accommode, mais par la multiplication de mauvais signaux sur la planète où chacun est acteur du pire.
Trop de dictatures manipulent les décérébrés avec des moyens 100 fois plus dévastateurs que ceux de la dernière guerre mondiale qui n’étaient qu’un prétexte ethnique ou religieux pour en découdre. Notre communauté forte de 8 milliards d’humains devient imprévisible, puisant dans l’histoire revisitée mille raisons d’une lutte désormais économique ou territoriale.
En théorie, si l’Europe de la défense existe, elle doit encore surmonter ses différences, harmoniser son armement, rassembler les hommes, développer sa propre technologie militaire dans un budget commun. Demain elle ne devra compter que sur elle-même pour ne pas disparaitre.
A chacun ses envahisseurs : l’Europe victime de tous les conflits venus de l’Est depuis des siècles et les Etats d’Amériques prédicateurs à l’Ouest du péril jaune après la Russie. De ce schéma simpliste, pas d’hypothèse pour le continent africain qui pourtant se réveillera un jour, car les mers ne sont plus infranchissables.
La technologie reste donc l’arme de dissuasion contre les masses incontrôlables et les autocraties. L’irruption de l’intelligence artificielle, des robots soldats… écarte l’atome trop risqué au profit d’une armée virtuelle qui va dominer progressivement la planète. Même si, pour ses concepteurs : "l'émergence de robots mobiles avancés ouvre la possibilité d'une mauvaise utilisation... l'armement est un domaine particulièrement préoccupant". Du civil au militaire, il n’y a qu’un petit pas à franchir comme le démontre, sur les réseaux sociaux, la fabrication d’armes interdites avec une simple imprimante 3D à la maison.
Pendant ce temps, au pays des bisounours, on installe avec fanfare des piquets sur la grande plage contre l’invincible courant… Ligure. Cette ridicule ligne Maginot dissimule aussi l’angoisse des hommes d’une intuitive invasion par la mer.
Cercle d'études Reyer
Marie-Noëlle NOBLE