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Il aura fallu 3 séances de scrutin en deux ans pour bouter George Santis (Élu républicain de l'État de New York) hors de la Chambre des représentants des États-Unis, qui s’est révélé être à la fois un mythomane et un escroc : fausses origines juives, faux diplômes, expériences professionnelles imaginaires, antécédents judiciaires, documents bancaires falsifiés, détournements de dons de campagne, parjure…
Comment a-t-il pu mystifier aussi longtemps ses électeurs et ses pairs, dont certains sont encore dans le refus de son éviction ? Beau parleur, soins en spa, injections de Botox, magasins de luxe, restaurants, voyages privés, le gentil gendre (et son… mari !) savait séduire ses partisans par les promesses et sa posture.
Il en est de même, en France, pour certains de nos élus sortis de nulle part, aux origines floues et parcours inventés qui savent jouer du billard à trois bandes pour se hisser aux plus hautes fonctions. Une fois dans la place, ces coucous de la vie publique font le ménage dans leur nouveau nid. Ensuite, le temps leur tisse des réseaux, des penchants douteux, des ententes, des trahisons… avec la complicité des médias qui leur cisèlent une image inattaquable.
Malgré cela le vent tourne et - sur le banc des accusés - les fusibles ne défendent plus le bénéficiaire effectif, l’abandonnant à une inéligibilité déshonorante, un bracelet électronique et une réputation fatale. L’art de tirer les ficelles de la justice pendant des années d’instruction ne protègent plus le manipulateur. (800 dossiers en attente au PNF pour 111 dossiers traités en 2023)
Aujourd’hui, la longévité surprenante ou le bilan trop arrangé d’un élu entrainent la suspicion des citoyens - voire la raillerie - et le mènent plus fréquemment devant la justice. Lâché en pâture - au nom du peuple français - par ses amis d'hier, lampistes et opportunistes (qui retournent vite leur veste) il se retrouve seul face à son interprétation du pouvoir.

« Quand on veut avoir une influence morale sur les autres, il faut s'attaquer sérieusement à sa morale personnelle. » Etty Hillesum*

Patrick Richard

*Esther « Etty » Hillesum, jeune Hollandaise d’origine juive, née le 15 janvier 1914 à Middelbourg et gazée le 30 novembre 1943 au camp d’Auschwitz, dont l’engagement fut honoré par Benoît XVI en 2013

Tag(s) : #Politique
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