Bateau fantôme au Lavandou !

A l’analyse du bateau fantôme "Regain", amarré depuis 30 ans à la mairie du Lavandou, le bilan de son équipage reste assez mitigé dans l’opinion locale.
Ce qui interpelle sur cette longue période est l’absence d’expression des conseillers tétanisés à l’idée de contrarier son casanier timonier.
Depuis 1995 aucun n’a osé s’exprimer, ni en privé, ni dans la presse, ni en conseil municipal au titre de sa fonction élective. A tel point que de nombreux concitoyens ignorent jusqu’aux noms et fonctions des matelots de la Place Reyer. Pourtant leur devoir est d’exprimer des opinions, voire des protestations, aux décisions - pas toujours innocentes – d’un hubris en quête de reconnaissance.
Transformés en simple chambre d’enregistrement, ils l’ont cautionné au fil de ses 5 mandats par soumission féodale où le vassal doit servir fidèlement son suzerain en échange de protection et quelques avantages (à l'exclusion des "ignares" opposants privés de leurs droits légaux).
Socrate considérait que ceux qui suivaient aveuglément des chefs ou des coutumes sans les remettre en question s’éloignaient de la véritable vertu, puisqu’ils agissaient sous l’emprise de la passion et non de la raison. D’ailleurs, pour Socrate, un bon orateur est celui qui dit la vérité et que la véracité des propos compte infiniment plus que la beauté, le style du discours ou encore l'éloquence de celui qui parle. Les trois principales fausses vertus qu’il critiquait étaient la richesse, le pouvoir et la réputation.
Pourtant l’Athénien n’habitait pas le Lavandou !
Le clanisme municipal ne doit pas oublier que tout est éphémère - au Lavandou comme ailleurs - et prendre conscience que l’usure du "tous pour un" s’achèvera dans la vérité des urnes.
En mars 2026, la rengaine d’un sixième mandat ne pourra que sauter dans une chaloupe ou apprendre à nager, face à l’avènement de la justice, du courage, de la tempérance et de la sagesse… quatre vertus à réveiller au Lavandou.

Patrick Richard