Tourisme : première victime du pouvoir d’achat

Contrairement aux statistiques "méthode Coué" qui flattent les élus : inflation, risque climatique, baisse du pouvoir d'achat, surtourisme… plombent l’attractivité touristique du littoral varois depuis plusieurs années. Les séjours sont plus courts, le transport plus coûteux, la vie locale trop chère, le service insuffisant, l’intolérance galopante.
Ce cumul provoque la chute des commerces (restauration : -15 à -20%, hôtellerie : -5 à-15%, loisirs : -8%...) et la perte de crédibilité de ceux qui manipulent les chiffres à la hausse.
Des vacances oui… des folies, non ! trop chères pour les français qui s’envolent désormais en low-cost, consomment all inclusive, circulent avec sacs à dos, résident chez l’habitant, avec pour seul guide leur smartphone et les réseaux sociaux, dans une recherche éperdue de liberté, d’exotisme, de rencontre, de brassage culturel... et surtout d'économies !  
Par nécessité, l’offre touristique du Var doit s'adapter à une demande plus critique, lucide, comparative, mesquine… qui s’ajoute à l'exigence d’une ouverture toute l’année, à contrepied des consternants pics saisonniers et abus tarifaires.
L'incompréhension s’installe entre les gloutonnent collectivités qui remplissent leurs caisses en quelques mois et le nouveau tourisme en quête de rupture de son mal-vivre urbain.
Dans le Var, la machine à cash du tourisme, a mangé son pain blanc :
Est-ce raisonnable de passer de 6.000 résidents permanents à 60 ou 80.000 migrants en quelques semaines ? Est-ce acceptable d’augmenter les tarifs sous prétexte de haute saison ? Est-ce normal de transformer en désert nos stations balnéaires d’octobre à mai ? Est-ce convenable de recevoir les touristes comme des envahisseurs ?
Que faisons-nous pour les saisonniers, la sécurité sanitaire, la nuisance sonore, le logement insalubre, l'horaire indiscipliné du commerce, la discourtoisie ambiante, la  malbouffe… ?
L’absence de marketing, de bon sens ou tout simplement l'inertie des habitudes et l’indifférence publique, nuisent gravement à l’image de nos destinations prétendument élitistes avec pour seule devise « le soleil se mérite »
La multiplication anarchique des labels, médailles,  mentions ronflantes, ont fait leur lot d’incrédules et la richesse de leurs promoteurs. Quant à l’environnement, parent pauvre du tourisme, mieux vaut ne pas analyser le sable, la mer, l’air et surtout cacher les décharges, les zones industrielles, lutter contre l’urbanisme hideux qui dévorent nos "authentiques petits villages de pécheurs" et les espaces (encore) verts.
Dans le Var, la médiocrité touristique s’est emparée de notre époque au fil des promesses d’Eldorado sans effort. Le bétonnage et l'argent facile ont saccagé le littoral en toute impunité.
Avant de voter, en mars 2026, faites un bilan lucide sur les bonimenteurs en place depuis plusieurs décennies, artisans de ce naufrage collectif.

Paulette Touitou
Cercle d’études Reyer