Courrier des lecteurs Le Monde 2 N° 259
Derrière le conflit minuscule décrit dans " Cap Nègre : l’autre crise de l’été de Sarkozy "
(Le Monde 2 N° 259), se cache un vrai problème, à savoir celui du choix entre assainissement collectif et assainissement individuel.
Qu’est-ce que l’assainissement collectif ?
Un réseau de tuyaux de diamètre croissant reliant des habitations, concentrant leurs eaux usées vers une station d’épuration et rejetant ces eaux dans le milieu. Cet équipement s’impose pour les agglomérations et la Cloaca maxima de la Rome impériale a ouvert la voie il y a plus de deux millénaires. Pour autant, vouloir imposer cette solution à l’habitat peu dense constitue une triple erreur: économique, environnementale et politique.
Tout d’abord, cela coûte très cher en termes d’investissement et de gestion (surveillance et entretien des canalisations et surtout la station d’épuration). Ensuite cela fonctionne généralement mal…et parfois pas du tout, notamment en cas de forte pression touristique ou de précipitations. Dans ce cas, le déversement massif d’eaux usées, mal ou pas épurées, constitue une grave atteinte au milieu. Le diagnostic du rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix technologiques N° 215 (2002-2003) est sans appel à cet égard.
Enfin, on exonère le citoyen de sa responsabilité de pollueur que l’on déplace vers la collectivité…en faisant payer les pauvres plutôt que les riches.Les faits rapportés par Pascale Kremer illustrent parfaitement ces affirmations.
On comprend mieux cette passion pour la généralisation de l’assainissement collectif si l’on veut bien l’examiner en termes d’analyse de « choix publics », à savoir que les travaux publics génèrent de l’emploi, des gains électoraux…et même parfois, dit-on, des commissions occultes. Cela donne aussi du pouvoir et des raisons d’être aux élus (en l’occurrence, curieusement, au plus haut niveau !) et aux bureaucrates.
Une dernière remarque sur le concept de « ghetto de riches » : Celui du Cap Nègre a certainement contribué à préserver l’environnement en termes de paysage et d’épuration des eaux usées…, même s’il ne constitue pas un modèle de phalanstère fouriériste !
Compte tenu du désastre de l’urbanisation du littoral varois, on devrait plutôt s’en féliciter.
Max Falque, délégué général de l’International Center for research on Environmental Issues (ICREI)
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www.environnement-propriete.org
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