Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Erreur de timing gouvernemental dans les réformes. Avant celle des retraites, le français aurait mieux compris la réforme plus urgente de l’Etat et des collectivités locales. Le gouvernement, qui n’est pas un grand communicateur, a commis une bourde étonnante en mettant la priorité sur un sujet qui pouvait encore tenir jusqu’en 2020.  Seulement, le front uni des 5,3 millions de fonctionnaires (1 français sur 4) l’a fait reculer et il s’est contenté de ne pas remplacer 1 agent sur 2, soit 34.000 départs/an, c'est-à-dire une réformette étalée sur 30 ans. bancairesCet intenable discours en France, l’Angleterre vient de le franchir par nécessité en annonçant la couleur: 500.000 fonctionnaires dehors, 90 milliards d’économie et vite ! Cette position n’est pas unique, elle a déjà sauvé le Canada de la faillite avec 2 millions de fonctionnaires remerciés entre 1993-1997 ( 8,7% de déficit/PIB ramené à 3%). En France, les collectivités continuent  à recruter (la fonction publique territoriale a augmenté de 71,2 % depuis 1980, la fonction publique hospitalière de 53,4 % et la fonction publique d’État de… 14,3 %) décentralisant  la fiscalité sur le contribuable de proximité qui, du coup, devient nomade. Il n’est plus rare que l’achat d’un bien immobilier soit conditionné à la fiscalité locale recréant les ghettos que voudraient éviter nos gouvernants.  Lorsque vous observez le prix du M2 dans une ville, vous ne voyez pas tout : police locale, matériel de surveillance, nettoiement, voiturettes électriques, photovoltaïque, communication internationale, crèche, réceptions, piscine, pléthore de fonctionnaires de tout poil (≈9% du corps électoral au Lavandou), intérêts et dettes permanentes... Les  communes préfèrent la politique de l’autruche à une sérieuse cure d’amaigrissement. A chaque recensement , le hit-parade de l’Insee récompense la démagogie municipale par le fameux solde migratoire,  faisant l’impasse de la notation bancaire (notion inexistante à la Banque de France plus inquiète du privé). Une chasse au trésor qui permet impunément au maire de nouveaux projets d’équipements, triturer le POS, se substituer aux services privés, municipaliser l'espace, ouvrir des ZAC, ZUP, ZIP…  engouffrant subsides publics, emprunts à répétition,  taxant sans modération en fonction de son ambition politique. Trop vite satisfait  de sa notoriété et de sa couteuse croissance, il glisse ainsi imperceptiblement vers le surendettement, l’étalement jusqu’à la saint glinglin, l’audit de la Cour des comptes ou la mise sous tutelle préfectorale. Le maire fautif sera déjà parti que les générations suivantes de contribuables continueront à bruler leurs revenus au feu des dettes antérieures.  Le diagnostic financier d’une commune devrait être obligatoire à l’acte de  vente, comme le sont devenus les diagnostics termites, inondation, plomb, risques technologiques... De concert, la réforme territoriale et la réforme de l’Etat sont désormais une priorité nationale avec le non cumul des mandats pour éviter qu’un seul électron politique mette le feu partout où il siège ; limitant à 2 candidatures successives son appétit du pouvoir; supprimant ses confortables indemnités pour l’obliger à travailler comme le commun des citoyens. Histoire de lui rappeler qu’être élu n’est pas un métier mais une fonction honorifique de la République. Utopique ? l’idée est déjà appliquée en Europe du Nord et il existe même des communes dans le Var où le maire refuse son  indemnité, timbre son courrier personnel et utilise sa carte bancaire pour se déplacer. Pas au Lavandou évidemment ! Mais à bien observer la rapidité des sénateurs à céder au gouvernement par l'application de l’article 44-3 de la Constitution sur  l’adoption de la loi sur les retraites, le service rendu vaut bien un allègement ou la suppression de la réforme territoriale.

Tag(s) : #Politique
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :