La liberté d’expression est en danger. En février 2013, au Sénat : Mme Benbassa (EELV) propose la création d’un groupe de réflexion pour " éviter les dérapages sur Internet ". Le prétexte est de limiter les abus de la liberté d’expression et de réprimer plus concrètement les coupables d’une liberté fondamentale dans un Etat de droit. Des mesures particulièrement dangereuses dans une démocratie déjà ébranlée par la loi Hadopi qui a diabolisé internet. Ce grand démon de nos politiques et dirigeants, ce formidable espace de liberté, est encore vilipendé des pires défauts et maux de notre société. Et pourtant, combien de fois doit-on rappeler que ce n’est pas la technique en elle-même, le contenant, le procédé, qui est mauvais, mais la manière dont le citoyen s’en sert qui peut, éventuellement, poser problème. Mais "Encadrer la liberté d’expression sur Internet " qu’est-ce à dire concrètement ? L’expression en elle-même est illogique juridiquement, donc manifestement arbitraire et liberticide. Le dérapage n’est pas une notion juridique puisque cela peut recouvrir tout ce qui dérange untel ou untel, que l’on souhaiterait censurer pour être tranquille. Afficher sa pensée du moment est-ce une infraction politique au sens des Droits de l’Homme ? Que dire alors du discours de Munich (1933) acclamé par des dizaine de milliers de courtisans et condamné 70 ans plus tard par toutes les démocraties. Internet aurait tiré tout de suite le signal d’alarme pour stopper le mythomane et éviter 5 ans de guerre inutile. Le journal papier peut tout autant qu’un internaute anonyme commettre un abus de la liberté d’expression, comme traiter quelqu’un de c.., une insulte au sens de l’article 29 alinéa 2 de la loi du 29 juillet 1881, que le support utilisé soit un papier, une onde radio, une onde audiovisuelle, ou un code informatique. L’argument principal évoqué pour justifier des mesures spéciales sur Internet est de prétendre que les médias officiels, composés de journalistes professionnels, font très peu d’abus de liberté d’expression parce que leur comité de rédaction veille au bon respect de la déontologie, alors que l’internaute - pauvre ignorant de la civilité - est un rustre qui utilise ce moyen de communication comme un malotru, caché derrière l’anonymat. Que dire alors du contenu des journaux de propagande diffusés à longueur d’année dans les boites aux lettres par les mairies et relayés par le quotidien local sous pseudo ou anagramme ?
La vérité est que notre société est figée dans ses certitudes qui la conduisent de la béatitude à l’indifférence. La critique entraine la riposte qui est forcément destructive. Il n’est pas sain d’occuper une fonction publique et de s’exonérer des critiques, car un élu n’est pas au-dessus de la vox populi. Respecter ses détracteurs c’est s’améliorer et laisser son amour propre au vestiaire. Il n’y a pas de critiques sans une certaine part de vérité.
Certains lecteurs de Lavandou Tribune voudrait un site idéal, sans articles ni commentaires acides, d’autres se lâchent (et encore tout n’est pas publié) car ils n’ont pas d’autres moyens d’expression libre. La rédaction remarque qu’un élu, pourtant fortement concerné, n'a jamais demandé ni retrait, ni droit de réponse, ni même exprimé de menaces. Il est resté droit dans ses bottes et s’est particulièrement rectifié au fil des publications. Pourquoi ? parce qu’il sait ne pas détenir la vérité et accepte ce que d’autres refusent : la critique ! Autrefois, seul le bouffon tutoyait et se moquait du Roi. Internet l’a remplacé ouvrant un espace d’expression que vous n’êtes même pas obligé de lire si vous voulez rester dans votre suffisance. Lavandou Tribune ne renoncera pas à sa liberté de parole forte, en quelques années, de ses 378.321 pages vues, 101.980 visiteurs uniques, 513 articles, 5.321 commentaires (dont135 détruits par la rédaction). Tout cela uniquement par amour de la vraie démocratie !