L'immigration, roue de secours de la France ?

L’Allemagne championne de la croissance européenne, malgré deux guerres et l’intégration de l’Allemagne de l’Est, ouvre officiellement ses portes aux travailleurs étrangers pour conserver son avance économique. Pendant que la France regresse dans le nationalisme, notre modèle européen des dernières élections présidentielles a fait ses calculs. En 2025 il lui manquera des millions de travailleurs dans tous les secteurs stratégiques. Avant que ses partenaires ne se relèvent de leur idéologie de repli, elle vient de lancer un site internet de recrutement en anglais www.make-it-in-germany.com, tourné vers l'étranger, qui vante la qualité de vie en Allemagne ainsi qu'à la facilité d'emploi et d'installation des étrangers. "Avec notre portail internet, nous allons montrer aux travailleurs qualifiés de l'étranger pourquoi cela vaut la peine de vivre et de travailler en Allemagne. Surtout, nous allons leur montrer qu'ils sont sincèrement les bienvenus", a assuré le ministre de l'Economie Philipp Rösler, qui a précisé lors d'une conférence de presse que cet outil s'adressait aux pays de l'Union européenne mais aussi aux pays situés au-delà. Avec un taux de chômage particulièrement faible (5,4% au mois d'avril selon Eurostat contre 11% en moyenne dans la zone euro) conjugué au vieillissement de sa population, le gouvernement allemand a fait du recrutement de travailleurs qualifiés l'une de ses priorités. "En 2025, il manquera à l'Allemagne pour des raisons purement démographiques jusqu'à six millions de personnes en âge de travailler", a rappelé ce mardi la ministre du Travail Ursula von der Leyen, citée dans un communiqué. "Si nous activons d'abord toutes les ressources inutilisées dans le pays, mais aussi de plus en plus à l'étranger, l'Allemagne a de bonnes chances de rester un pays fort dans une concurrence mondiale", a-t-elle dit. En 2011, le nombre d'immigrés en Allemagne a ainsi atteint son plus haut niveau depuis 1996, soit 958.000 nouvelles personnes accueillies l'an dernier, selon des statistiques publiées en mai dernier. Le nombre d'arrivants en provenance de Grèce a progressé de 90% par rapport à 2010, et de 52% pour ceux venant d'Espagne. Dans ces deux pays, plus d'un jeune actif sur deux est au chômage. Pour postuler pas la peine de parler allemand, une filière prend le candidat en charge, l’installe, le forme lui enseigne la langue et le met sur les rails du travail au frais du contribuable. Cette carence de travailleurs coûte déjà une petite fortune. Il manquait environ 92 000 postes d’ingénieurs l’an dernier. Ce qui a conduit à une perte estimée à 8 milliards d’euros, d’après l’Institut pour la recherche économique de Cologne et l’Association du Génie allemand (VDI). Cette dernière explique qu’en mars 2012, il y avait 110 400 emplois non pourvus dans l’ingénierie, soit une augmentation de 26% sur le même mois l’an dernier. Les Etats de la Bavière, du Bade-Wurtemberg et de la Rhénanie du Nord Westphalie ont été particulièrement touchés. Pendant ce temps, il y a actuellement 38.000 postes à pourvoir dans les Télécom, selon l'association industrielle BITKOM. Très loin des lamentations quotidiennes de nos syndicats sur notre taux de chômage record (9,8%) ou des théories politiciennes de fermeture de nos frontières. Il manquerait en France des millions de bras dans le médical, les réseaux de communication, les services à la personne, la recherche & développement.. mais le débat sur l’immigration reste sensible. Mieux vaut maintenir les électeurs au chaud dans leurs erreurs que de prendre le risque de se faire virer électoralement pour immigration massive. Le réveil là aussi risque de faire mal à notre économie peu brillante. Imaginez dans 10 ans le tourisme varois aux mains des étrangers qui rachètent à prix d'or des propriétés inaccessibles aux français. Déjà que la Chine et le Qatar proposent de nous financer immédiatement les 15 milliards € nécessaires pour construire la LGV dont personne ne veut [et n'a le premier sou] ! Derrière les fêtards du 14 juillet se cacherait bien une réalité franchouillarde dont nous ne pourrons facilement nous débarrasser.