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Contrairement à ce qu’annonce le maire dans la dernière gazette du Lavandou, l’opposition n’a pas déposé de recours pour faire bloquer le démarrage du chantier de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. La vérité est toute autre. L’opposition s’est, à juste titre préventif, inquiété  de la légalité du montage juridique qui lui paraissait tiré par les cheveux. Interrogé, le bureau de la Légalité de la préfecture, qui vérifie - nuance - les actes sur la forme, mais pas sur le fond, n’a rien trouvé à redire. Nous en prenons acte.
Le contexte :
Notons toutefois que le maire élude dans son propos l’objet du litige : le transfert de compétence de la Société Résidalya vers une S.C.I, créée pour la circonstance: SCI Grand Batailler Invest  (au capital de 1000€…)
Ce n’est donc pas Résidalya qui a retardé l’ouverture de chantier mais cette SCI Grand Batailler Invest qui s’y est substituée jusqu’au permis de construire...avec l’accord du maire, à sa seule initiative par courrier du 3 décembre 2010, suivi de son conseil municipal par délibération du 21 septembre 2011, faussant l’appel d’offres et lésant les concurrents malheureux…
Gazette96La SCI Grand Batailler Invest n’a pas le ducroire de la société retenue…N’oublions pas que les interlocuteurs sont avant tout des promoteurs qui ne font pas dans la philanthropie. Résidalya est elle-même filiale d’un puissant groupe-holding de promotion immobilière, le groupe Vidal. La technique des poupées russes est classique: Résidalya répond et gagne l’appel d’offres. Elle obtient dans la rédaction d’un premier bail emphytéotique, une clause discrète (article 6-7) de substitution qui, sous réserve d’accord de la commune, c'est-à-dire celui de son conseil municipal, sera bien évidemment utilisée. La commune est alors placée devant le fait accompli et prise au piège. Ce sera comme ça et pas autrement sinon, désolé,  pas de maison de retraite. Face à cette nébuleuse d’intervenants et la dilution des responsabilités, on comprend l’embarras d’une équipe municipale qui a travaillé sur le projet, posé la première pierre, et croit pouvoir se glorifier d’une promesse électorale enfin tenue…Il lui faut aller jusqu’au bout , prête à signer n’importe quoi, illégalement (?)  pourvu que le projet aboutisse. Contraint mais imprudent, le maire a signifié par écrit le 3 décembre 2010 à Résidalya son accord pour ce transfert de compétence. Il n’en avait pas l’autorité. Seul le conseil municipal en avait le pouvoir. Ce qui sera fait 9 longs mois plus tard, le 21 septembre 2011 pour se remettre dans les clous et permettre la signature le 23 septembre 2011 d’un nouveau bail emphytéotique, annulant le précédent, remanié pour répondre aux exigences hypothécaires des banques et du groupe financier qui portent le projet (9 millions €). L’opposition s’est effectivement rapproché du notaire pour l’inviter à reporter cette signature jusqu’à l’avis du bureau de la légalité de la Préfecture du Var. C’est son droit. C’est son devoir. Si la SCI Grand Batailler Invest a retardé l’ouverture du chantier, en préférant attendre la fin des délais contentieux, c’est bien qu’il y avait matière à contestation. Ne doutons pas de ses compétences juridiques dans le montage d’entreprises gigognes.
Pourquoi s’y opposer ?
Plusieurs raisons ont guidé notre démarche : c’est nous faire offense que de pérorer à qui veut l’entendre que l’opposition ne cherche qu’à enquiquiner le maire ! Le raisonnement est puéril et prêterait à sourire s’il n’avait pour conséquence  d’alerter sournoisement la population pour mettre en cause notre sens de l’intérêt général. "Voyez cette méchante opposition qui fait tout pour mettre des bâtons dans les roues et vous priver de notre belle maison de retraite !" Le raccourci est facile !
La mémoire fait défaut au maire du Lavandou. L’opposition a ferraillé durant quelques années en 2006 et 2007 pour remettre en cause la très couteuse "Résidence Service", soit disant transformable en EHPAD, (mais plus tard,  ce qui veut dire jamais…)  que la majorité voulait imposer. (délibération du 2 juin 2006 ) Par chance, deux élus de l’opposition membres de la commission, Madame D’ANTONI et Marc LAMAZIERE, ont fait preuve d’opiniâtreté et de persévérance pour exiger un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes. L’opposition d’alors s’est impliquée à juste titre, car une Résidence Service n’est autre qu’une luxueuse résidence privée pour personnes âgées, aux tarifs autrement plus élevés, réservée donc aux plus fortunés, qui ne correspondait en rien aux besoins des citoyens de notre commune.
Nous avons été finalement entendus et soutenus par  certains élus de la majorité d’alors. C’est assez rare pour le souligner. A l’approche des élections 2008, le maire sortant voulait faire vite, la promesse d’une maison de retraite n’étant toujours respectée…De sa part, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. Exit le projet résidence Service, ce sera un EHPAD et ne perdons plus de temps !…
champagne-tous-les-jours.jpgPar délibération du 22 mars 2007, la commune s’engage à long terme dans cette opération (Maison de retraite EHPAD) définie par la commission. Souvenons-nous que le Maire était absent le jour de la décision finale du choix du candidat. Aujourd’hui, il critique l’opposition en prétendant qu’elle fait retarder le dossier ! C’est une supercherie ! Nous avons toujours été pour la réalisation d’un EHPAD, mais avec des certitudes de réalisation et une garantie sur la compétence et le financement du candidat retenu pour une durée de 40 années. Qu’en est-il aujourd’hui ? 
Nous sommes déjà dans une situation de faiblesse face à nos partenaires intéressés. Qu’arrivera- t-il en cas de problèmes, de dédit, de défaillance, de nouvelle stratégie commerciale, d’une évolution de la  tarification des prestations, du non-respect du cahier des charges, du choix des résidents? Voilà  plus de 16 ans qu’une maison de retraite nous est promise. Nous sommes ravis qu’elle sorte enfin de terre. Nous souhaitons simplement qu’elle soit juridiquement bien encadrée pour nous éviter de possibles désillusions. Ce n’est pas le cas. Nous reprocher le retard de livraison de 90 lits, qui gèle 50 emplois n’est pas sans arrière-pensées électorales …C’est facile, populiste et méprisable.
Notre "bien curieuse" conception du bien de la communauté qui nous pousse vers "un tel degré de nuisance", selon le maire, est pourtant respectable. Nous assumons notre démarche pour défendre Le Lavandou de demain. Rappelons encore que la municipalité, propriétaire des lieux, avait depuis 1995 l’opportunité, à moindre coût, d’installer une maison de retraite autrement plus confortable aux colonies de la Drome à Cavalière…Cette prestigieuse propriété communale fut à l’époque bradée pour réduire la dette qui pèse à ce jour tout autant… 
La municipalité se félicite des conditions financières du bail emphytéotique (30.000€/an). 
A votre avis, qui paiera ? Les résidents bien sûr ! Dans ces conditions, ne nous étonnons pas des tarifs insupportables que pratiquent les établissements d’hébergement derrière lesquels se cachent d’autres appétits financiers, banques et promoteurs confondus… La vieillesse c’est du business !
Le village frère et voisin de Bormes-les-Mimosas a trouvé une autre logique financière. C’est l’Armée du Salut qui a financé et gère sa maison de retraite, opérationnelle depuis 3 ans. Donc, Marianne de plomb pour le Lavandou !

Lavandou-ensemble-640 Lavandou Ensemble  
Une nouvelle ambition pour le Lavandou 
Arnaud Parenty, Jacqueline Pilette, Marc Lamaziere
Tag(s) : #Le bêtisier du maire
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