Non sans humour, la Belgique et le Luxembourg menacent de renvoyer nos riches exilés fiscaux par charters. Motifs : "on ne peut pas accueillir toute la richesse de France" et "on ne veut inculquer un manque de civisme à notre jeunesse". Certains exilés sont prêts à abandonner leur nationalité pour ne pas venir s’expliquer devant les services fiscaux. Pendant ce temps, d’autres pays tentent de s’accaparer la manne par hypocrisie ou esprit de contradiction : Chine, Russie, île Maurice, Malte …offrent des passeports contre un compte bancaire bien rempli et la notoriété de leurs propriétaires. Avant, les nouveaux riches achetaient à prix d’or les luxueuses demeures sur la Côte d’Azur et fréquentaient nos salles des ventes. Aujourd’hui, ils évitent surtout Tracfin, le gendarme qui trace les liquidités avec l’aide des notaires et des marchands de luxe. Car au delà de 3000 € en cash pour un français ou 15000 € pour un étranger, un acheteur est catalogué comme suspect dans notre pays. Alors, lorsque l’on voit avec quelle facilité l’argent circule à Hong Kong, Moscou, Dakar, Rio, Genève, Londres… on pourrait se poser bien des questions sur la rigidité de nos textes fiscaux pondus sans relâche par l’Assemblée Nationale. Il est vrai que notre lourde bureaucratie française est ruineuse à entretenir. A l’évidence un riche consomme, crée de l’emploi, du rêve ; un pauvre fabrique des déficits, des fonctionnaires, encombre la commission de surendettement et remplit les prisons. Les politiques naviguent avec dextérité entre ces deux électorats, flattant les uns, rassurant les autres. Trop d’Etat tue la liberté d’entreprise, et risquer c’est bien de perdre ou de gagner de l’argent. Entraver la libre circulation des biens et des personnes, conduit au nivellement et à l’appauvrissement collectif. Nous en sommes là, avec des sans papiers qui doivent en avoir pour travailler ou avoir un domicile fixe pour scolariser obligatoirement leurs enfants. En parallèle, nous perdons dans un labyrinthe de paperasse de riches chinois ou arabes souvent pour délit de faciès ou absence de garantie. Ils filent s’installer à Ottawa, Dublin, Francfort pendant que les qataris, plus fréquentables, s’emparent de la moitié des Champs Elysées. Coincé entre l’égalitarisme révolutionnaire et l’autoritarisme jacobin, le paradoxe français paralyse notre initiative. Donc croissance zéro et haro sur les quelques réussites économiques ayant échappées à la nationalisation des esprits castrateurs, dont la commune est le parfait prolongement. En effet, un maire n’est-il pas le plus gros employeur, jalousant les initiatives privées et n’ayant de cesse de les contraindre ou de les piller ? Jusqu’à leur exil pour dominer ses sujets. il brille de sa pâle étoile sous les vivats des incultes électeurs. C’est ainsi que la collectivité s’effondre sous son propre poids, désespérée, endettée mais satisfaite de maintenir les fastes de la République, chrysanthèmes inclus. Le passeport st donc une invention afin de contrôler les flux migratoires et surtout prendre de la monnaie au passage. Ici, on fait des loteries pour le mériter; là, on l’échange contre quelques dictateurs en fuite (avec leur or) ou espions indésirables. Diplomatique, politique, social, touristique…le passeport est le document le plus contrefait au monde et le plus galvaudé par nos élus disposant de filières administratives pour accélérer ou empêcher son attribution. La France fiscale est malade faute de volontaires à son financement. Tant que la valeur du travail sera bafouée par d’incessants reportages sur les stations de ski ou les stations balnéaires pleines à craquer cette situation perdurera. Inverser la tendance sera le jour où le salarié du lundi cessera de dire "bon week-end" à ses collègues dès le jeudi matin.