Mise à jour 06-01-2013
"Oui, j'ai fait cette demande de passeport et j'ai le plaisir qu'elle ait été acceptée. J'adore votre pays la Russie, ses hommes, son histoire, ses écrivains. J'aime y faire des films où j'aime tourner avec vos acteurs comme Vladimir Mashkov. J'adore votre culture, votre intelligence..
Mon père était un communiste de l'époque, il écoutait Radio Moscou ! C'est aussi cela, ma culture. En Russie, il y fait bon vivre. Pas forcément à Moscou, qui est une mégapole trop grande pour moi. Je préfère la campagne, et je connais des endroits merveilleux en Russie.
Par exemple, il y a un endroit que j'aime, où se trouve le Gosfilmofond dirigé par mon ami Nikolaï Borodachev. Au bord des forêts de bouleaux, je m'y sens bien. Et je vais apprendre le russe.
J'en ai même parlé à mon Président, François Hollande. Je lui ai dit tout cela. Il sait que j'aime beaucoup votre Président Vladimir Poutine et que c'est réciproque. Et je lui ai dit que la Russie était une grande démocratie, et que ce n'était pas un pays où un premier ministre traitait un citoyen de minable.
J'aime bien la presse, mais c'est aussi très ennuyeux, car il y a trop souvent une pensée unique. Par respect pour votre président, et pour votre grand pays, je n'ai donc rien à ajouter. Si je veux ajouter encore sur la Russie, une prose qui me vient à l'esprit...
Que dans un pays aussi grand on n'est jamais seul, car chaque arbre, chaque paysage portent en nous un espoir. Il n'y a pas de mesquinerie en Russie, il n'y a que des grands sentiments. Et derrière ces sentiments beaucoup de pudeur. Dans votre immensité, je ne me sens jamais seul.
Slava Rossii.Spasibo!"
Poutine signe un décret accordant la citoyenneté russe à Depardieu
Mise à jour 08-2012
Les Pussy Riot condamnées ébranlent le pouvoir en Russie
Les punkettes anti-Poutine ont écopé de deux ans de prison. L’opinion internationale replace le groupe dans le contexte musical et politique du pays et envoie un message clair de rejet à Poutine (ex collaborateur du KGB sous le pseudo de Platov - voir article du 03-2012) remettant à la mode les goulags de Staline.
Arrêtées il y a quatre mois pour un happening anti-Poutine, les trois musiciennes du groupe punk russe Pussy Riots ont comparu vendredi devant le tribunal de Khamovnitcheski qui les a maintenues en détention, comme le demandait le parquet. Le 21 février 2013, ce jour-là, les trois jeunes femmes, le visage cagoulé, ont chanté dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, avec d’autres membres de leur groupe, une "prière punk" intitulée "Mère de Dieu, chasse Poutine !". Une chanson dénonçant le soutien de l’Eglise à Vladimir Poutine, qui devait être réélu président le 4 mars. La charge était sévère: "Ça donne la nausée cette propagande que mène le patriarche en racontant que Poutine aurait “rectifié la courbure de l’histoire”. Si Poutine a rectifié quelque chose, c’est les poches de ses proches, dont celles de Sa Sainteté Kirill [patriarche de l’église orthodoxe de Russie]. Précédemment le groupe avait sévi d’abord dans le métro de Moscou, où, lors d’un concert l’an dernier en hommage aux révolutionnaires de la place Tahrir du Caire, en déchirant des oreillers faisant tomber des milliers de plumes blanches sur les têtes des passagers, puis sur le toit d’un trolleybus. Puis le groupe féministe russe s’est inspiré du printemps arabe pour créer son premier clip. Les trois chanteuses ont ainsi crié les slogans: "L’air égyptien est bon pour les poumons", "Amenez Tahrir sur la Place Rouge", "Le fouet féministe est bon pour la Russie". De quoi expliquer, là encore, l’acharnement de Vladimir Poutine a écarter ces germes de révolution. Depuis, sur Facebook, Twitter, dans la rue, les ambassades, la presse et au sein même de la Russie c’est une avalanche d’indignation contre Poutine, politiquement déstabilisé depuis sa réélection "passe-passe" avec Dmitri Medvedev, afin de contourner la Constitution lui interdisant plus de deux mandats consécutifs. Ce procès spectacle des Pussy Riot démontre l’interdépendance entre église et pouvoir et les limites d'une procédure faisant la part belle à l'opposition. Lavandou Tribune condamne toutes les formes de pouvoir autocratique et rejoint l’indignation internationale pour défendre la liberté d’expression dans une démocratie moderne. Lavandou-Tribune поддерживает свободу слова и демократию.Сильный человек это тот, кто может простить эксцессы молодежи. Это тот, который приведет страну завтра с новыми идеями
Signez la pétition pour la libération des Pussy Riot
03-2012. Le cas "Platov" fait rêver les autocrates en herbe !
Si vous voulez gagner des élections, faites du renseignement et des dossiers sur tout le monde. L’ancien espion "Platov" du KGB, alias Poutine (photo en uniforme de service) vient de remporter haut la main son troisième mandat sans faire campagne en Russie. Cela dans un délire collectif, proche de l’hystérie, où les groupies à moitié nues chantaient des louanges à la TV officielle sur le candidat. Son histoire commence dans le modeste village Touguinovo pour se terminer au Kremlin. Entre les deux: intrigues d’alcôves, chasse aux opposants du régime, mairie de Saint-Pétersbourg et, cerise sur le gâteau, un bon dossier d’argent illégal (et plus) dans la famille Eltsine. Mais, ce qui interpelle est l’usage dont fait Poutine du pouvoir. D’abord, il place ses amis aux postes clés (pétrole, gaz, banques, export, immobilier, médias…), tous ex- KGB dans le cadre de privatisations, qualifiées de "hold-up du siècle", puis crée des groupes de patriotes (nationalistes d'extrême droite). Du coup, les anciens oligarques font la queue devant le ministère des impôts pour obtenir des postes au sein de structures étatiques, en contrepartie de la mise au service du pays de leurs fortunes. Il lutte aussi férocement contre l’opposition, essentiellement des journalistes indépendants, dont quelques-uns disparaissent inexplicablement. Enfin il vend son gaz (premier exportateur mondial de gaz 200 milliards de M3) à prix d’or, fixe un taux unique pour les impôts à 13%, réduit la tracasserie administrative des entreprises, invente la retraite par capitalisation et remonétise la Russie dont les revenus ont progressé de + 58% en quelques années. La contrepartie est une voracité du pouvoir sans limite, alternant le rôle de président et de premier ministre, qualifié de "tour de passe-passe", avec Medvedev pour contourner la Constitution; bourrage des urnes; figurants payés dans les meetings...
Les associations de défense des droits de l'homme, dont Mémorial fondée par Andreï Sakharov, de même qu'une minorité d'opposants, estiment que l'État de droit est menacé dans le pays et dénoncent l'autocensure des médias. Plusieurs titres de presse indépendants, ainsi que la chaine de télévision NTV, rachetés par Gazprom et par d'autres structures contrôlées par l'État, ont dû réduire leur critique. Plus significatif, le désintérêt de la société russe pour les mouvements libéraux et démocratiques s'explique par le fait que les qualificatifs de "libéral" ou "démocrate" sont connotés négativement dans l'opinion publique, car associés à des dirigeants politiques dont les stratégies dites "libérales" ont contribué à faire basculer de larges couches de la société dans la pauvreté, voire la misère (notamment sous Eltsine).
Que faut-il en tirer comme leçon ? D’abord, la démocratie n’est pas une revendication fondamentale pour l’économie libérale. L’Etat doit rester autoritaire et directif (la Chine est l’exemple d’un "socialisme-libéral" à parti unique). Ensuite, la personnalité joue un rôle décisif. Vladimir Poutine compare souvent les États-Unis à un loup qui oublie ses discours sur les droits de l’homme lorsqu’il y va de ses intérêts (remarque partagé par la Chine). "Le Camarade Loup mange et n’écoute personne et n’a aucune intention d’écouter qui que ce soit. Où disparaît tout le pathos sur la défense des droits de l’homme, la démocratie, lorsqu’il s’agit de défendre ses propres intérêts?". Cette provocation linguistique ne l’empêcha pas de devenir personnalité de l'année, par le Time Magazine en 2007. Le titre de l'édition du journal est d’ailleurs "Choisir l'ordre avant la liberté".
En conclusion, tout est pardonné aux autocrates si les résultats sont au bout. Ce qui n’est évidemment pas le cas en Europe où pratiquement tous les dirigeants (du plus grand au plus modeste) sont élus sur des promesses mensongères. En France le gouvernement sortant a bien tenté de replacer l’autorité de l'Etat dans l’esprit des citoyens mais avec beaucoup de maladresse et en réduisant brutalement les libertés individuelles (Hadopi, lois sécuritaires, réforme de la Justice, radars, immunité policière, chômeurs au travail, immigration zéro…). Et à écouter encore les creuses promesses des présidentielles, les français ont vite fait le tour des réponses indispensables à la France. En revanche, la stratégie des dossiers de "Platov" a payé, éliminant un à un les petits gratteurs dans la course présidentielle, leur promettant non pas la Sibérie mais des placards dorés. Après, tout est affaire d’habillage marketing, comme ce propos délirant de Poutine pour célébrer sa nouvelle victoire devant 100.000 moscovites:
- "Nous avons gagné! Nous avons gagné dans une lutte ouverte et honnête. Merci mes amis, nous avons gagné une lutte honnête et ouverte. Mais ce n'était pas juste l'élection du président de la Russie, c'était un test très important pour nous tous, pour tout notre peuple, un test de maturité politique, d'autonomie et d'indépendance.
Nous avons montré que personne ne peut rien nous imposer, personne ni rien. Nous avons montré que nos concitoyens savent faire facilement la différence entre le désir de renouveau et les provocations politiques dont le but est de détruire notre Etat et d'usurper le pouvoir.
La Russie a aujourd'hui montré que de tels scénarios ne passeront pas sur notre terre. Passeront-ils ?"
- "Non" répondit la foule à l’unisson
Depuis Staline qui prétendit sans sourire que la manipulation du langage permettrait l'avènement de "l'homme nouveau" on n’avait rien entendu d’aussi bon, même pas au Lavandou !