"Ubi societas ibi jus": là où il y a une société, il y a du droit. Selon ce bon principe, on ne compte plus les procédures jusqu’auboutistes engagées par la mairie du Lavandou, le budget conséquent, les condamnations, et les dommages intérêts qui les suivent. C’est qu’une vindicative collectivité se persuade qu'elle aura toujours raison du malandrin qui ne pourra résister bien longtemps au cynique et fastidieux combat du pot de fer contre le pot de terre. Elle a bien tort, car les victimes lésées par l'arbitraire en font souvent une affaire de principe plus qu'une affaire d’argent. Elles savent que la Justice est lente mais que son glaive, tôt ou tard, est impartial. Si les acteurs judiciaires défendent le principe d’égalité de tous, les acteurs municipaux et les élus pensent en fonction de leurs intérêts électoraux. Ils ont du temps et n’engagent pas leur argent. Inutile donc d’espérer de leur part une justice de raison ou de bon sens. Ils règlent leurs comptes, souvent personnels, la main sur le cœur, s’exonérant de toutes explications, glorifiant les verdicts en leur faveur, devenant discrets lorsqu'ils sont contraires. Dans le maquis des textes et des chicanes juridiques, ils excellent pour brandir un interdit, un droit, une jurisprudence, selon leur bon plaisir. Certaines procédures sont comme la guerre de 100 ans, quand les belligérants finissent par perdre le fil de leurs querelles ou disparaissent dans les oubliettes électorales. Dans la République de Platon, cité harmonieuse, idéale et juste, préfigurent les fondamentaux chrétiens de la Justice Divine, la seule vertu qui ne peut s’acheter. 2400 années plus tard, la belle pensée du philosophe s'est compromise dans les arcanes des pouvoirs pour devenir l'illustration d'une parfaite utopie urbaine ou l'intérêt domine sur la matière grise. A la mairie du Lavandou beaucoup de procédures inutiles encombrent les tribunaux, jusqu’au Conseil d’Etat qui s'en agace, coûtent très cher à la collectivité et font fuir les meilleurs. C’est ce que l’on appelle l’injustice idéale ou l’électeur abusé ferme les yeux sur l’incurie de l’élu. Par chance, la Justice expéditive des supplices, du bagne et de la peine de mort est supprimée ! Hélas, elle est remplacée dans certains villages par de pernicieuses mesures de rétorsions : fait du prince, suppression de paroles, préemption, expulsion, couvre-feu, taxation, gestion de fait, prise illégale d'intérêt, inégalité de traitement, manipulation, assassinat social, désinformation, mensonge, insinuation, retard administratif, obstructions … avec ses corollaires: favoritisme, clientéliste et impunité. Les exemples pullulent. Les irréductibles du pouvoir absolu savent bien qu'il ne faut jamais contrarier l’égo démesuré du petit homme, afin de ne pas risquer la disgrâce.
Le maire du Lavandou serait bien inspiré de comprendre pourquoi certains élus sont préférés à d’autres. Ils guident tous leur commune avec le cœur et la raison, sans arbitraire, la main tendue !