Au Lavandou, il se murmure, en coulisses, la candidature à la mairie d’un "parachuté" installé depuis… 40 ans dans la commune dont il est contribuable et électeur. Le "parachutage" est un terme utilisé pour désigner de façon péjorative une candidature à un scrutin local sans que le candidat n'ait beaucoup d'attaches à la mandature visée, aux dépens des candidatures locales. Ce colportage a évidemment une origine délibérée. Celle d’entacher de sincérité cette éventuelle candidature et de protéger le sortant. D’autant que lui-même fût un parachuté d’avant 1995, arrivant de Briançon (354 km). Nous n’évoquerons pas les fumeuses péripéties antérieures qui l’éloigna de sa destinée de boutiquier familial au Lavandou. Evidemment les aficionados, dépendants et anesthésiés gobent goulument l’argument, pour une fois qu’il se passe quelque chose au Lavandou. Sauf que le ras le bol général contre le sortant donne une autre dimension à cette allégation : celle de l’espoir d'un changement ! La consanguinité locale a fait des dégâts : mauvaises habitudes, clanisme, passe-droits, asthénie (en bande organisée), créant une petite cour de nantis, d’opportunistes, mercenaires et prédateurs de tous poils. Ceci explique la mainmise parasitaire sur les rouages de l’économie locale. Aujourd’hui, le Lavandou paie le prix fort de cette dérive gauloise. Fréquentation en baisse, fuite des habitants, information manipulée, fâcherie de voisinage, dilapidation financière, gestion approximative… relevées par la Cour des Comptes. Il serait intéressant d’interroger tous les disparus de la sphère municipale, depuis trois mandats, qui ont choisi Bormes ou La Londe comme refuge professionnel. Lucidité du moment ou découragement permanent ? Donc, notre parachuté d’avant 1995 a eu tout le temps de karchériser sa paroisse à la recherche du moindre poux, sauf UN ! Celui qui va lui démontrer son imposture, son étroitesse intellectuelle, ses galéjades. Les lavandourains pourront alors se rendre compte que la forme n’est pas le fond ; que l’habit ne fait pas le moine. Quant au postulant (non déclaré et soit disant parachuté), qui vit dans la commune depuis 40 ans, il est bien plus entreprenant et connu que le sortant. Son réseau et son carnet d’adresses seront plus utiles pour l’avenir du Lavandou qu’un maire qui ne sort de sa mairie que pour aller cantiner - ou jeter du sable à la mer - chez ses copains au coin de la rue. Il apprendra ainsi que le parachute peut être ascensionnel, voguer jusqu’à Paris et revenir chargé de projets dans l’intérêt communal. C’est mieux que le saut à l’élastique dans le vide qu'il s’apprête à faire en tentant un quatrième mandat, alors que le troisième était déjà de trop ! Notre regretté humoriste Pierre Daninos aura le mot de la fin : "Le cerveau, comme le parachute, doit être ouvert pour fonctionner"