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Interview de Var Matin du 18 fevrier 2014 par Stéphanie Mayol
Après avoir retiré sa candidature faute d'investiture de l'UMP départementale, l'ex-conseiller en communication de Nicolas Sarkozy à l'Elysée fait volte-face. Il s'en explique.
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Thierry Saussez conduira la liste « Le Lavandou Cap 2020 ».

Pourquoi avoir pris la décision de revenir dans cette municipale ?
D'abord, j'ai été très impressionné par les centaines d'habitants du Lavandou auprès desquels j'avais créé un espoir et qui ont été très déçus par ma décision de me retirer. Suite à ce qui s'est passé ces dernières semaines, je considère que je leur dois plus de fidélité qu'aux appareils politiques.
Ensuite, la situation est grave et je ne voudrais pas avoir sur la conscience une "non-assistance à commune en danger". M. Bernardi se démène beaucoup pour panser des plaies qu'il a lui-même provoquées. Mais ce que l'on attend d'un maire, c'est d'éviter les drames. Cela fait trois fois en six ans que Le Lavandou fait face à des crues. À chaque fois, il nous explique qu'il fait ce qu'il faut, que ça ne se reproduira plus. Et c'est pire. C'est un drame humain, un gouffre financier, une déstabilisation de l'économie locale. C'est catastrophique pour l'image touristique et ce n'est pas bon pour la valeur immobilière des terrains.
Que lui reprochez-vous exactement ?
On arrive à la fin d'une époque. Je pense qu'il faut limiter le nombre de mandats d'un maire. Son premier mandat a été dynamique, le deuxième, il a été dans le train-train, le troisième se termine mal. Il finit par se sentir propriétaire de la ville.
Il joue une petite musique qui a probablement endormi les Lavandourains. Et moi, je viens ici pour les réveiller. Je viens pour remplacer le joueur de pipeau par un adepte de la trompette, qui a envie de les entraîner vers le haut. M. Bernardi est certainement le seul Lavandourain à penser qu'il a construit la maison de retraite en zone non-inondable.
Il est responsable de la nuit d'effroi qu'ont passée les personnes âgées. Et le joueur de pipeau leur cache une chose grave : l'État attaque en justice le PLU. Il dit que le PLU sera bientôt validé. Mais par qui ? Par lui ? Je vous le dis : le PLU sera annulé.
Ne craignez-vous pas que ce retour, à quelques semaines des élections, soit perçu comme opportuniste ?
La vie a été plutôt belle avec moi. J'ai réussi ma vie professionnelle, je suis considéré comme un spécialiste reconnu de la communication. J'ai accès aux médias, je suis un spécialiste de la promotion économique et touristique, j'ai géré pendant 25 ans à Rueil-Malmaison des budgets et des personnels plus importants que ceux du Lavandou.
Si je reviens, c'est par convictions personnelles. C'est par amour de cette ville… Que l'on me reproche, à la limite, d'avoir considéré que si tout n'allait pas comme je voulais dans cette campagne, je pouvais me retirer… Mais on me le pardonnera sans doute devant les exigences actuelles.
Compte tenu de ce que je viens de vous dire, de mon expérience, de mon influence et de ma notoriété nationale, je peux faire monter le niveau du maire du Lavandou : montrer aux Lavandourains qu'ils ne sont pas condamnés à avoir un maire rase-mottes. Je pense qu'il y a une cohérence entre ce dont Le Lavandou a besoin et ce que je suis.
Vous deviez présenter une liste avec MM. Lamazière et Parenty, qui ont depuis rejoint Jean-Laurent Félizia. Qui sera finalement à vos côtés ?
On se retrouvera sans doute au second tour. Mes amis d'hier restent mes amis. M. Félizia, je n'ai pas attendu pour dire que c'était un type très bien. Il est droit, honnête. Il a un parcours et des engagements politiques différents des miens, mais il a cet amour du Lavandou et cette analyse réaliste qu'il est temps de passer à autre chose. Sinon, nous sommes en train de multiplier les rencontres pour constituer la liste que je présenterai au début du mois de mars. Et nous ne manquons pas de concours.
Vous n'avez pas l'investiture de l'UMP départementale : vous vous présentez donc sans étiquette ?
Je n'ai pas vraiment besoin d'avoir d'étiquette, ça va. Mes 40 ans d'engagement politique et ma proximité avec Nicolas Sarkozy valent un peu mieux qu'une investiture, pour des raisons locales. M. Bernardi est un UMP peau de lapin. Il n'a pas levé le petit doigt pour la campagne de Nicolas Sarkozy ; il a soutenu le candidat dissident aux législatives ; son grand copain est un ministre socialiste (M. Frédéric Cuvillier, ndlr).
Vous avez qualifié à ce sujet le Var de "microcosme particulier"…
Oui, car je pense qu'il y a des gens ici qui n'ont pas très envie que je vienne leur faire de l'ombre. Quand vous êtes dans un département, que vous le possédez, que vous le dirigez, que vous en êtes les icônes politiques, vous vous dites : "Mais pourquoi Saussez vient-il nous faire de l'ombre dans le Var ? Il ne peut pas s'occuper d'autre chose ?". Ils ont investi M. Bernardi pour rester entre eux.

Tag(s) : #Démocratie
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