Pendant que les français font la queue devant les Restos du Cœur, les chinois la font devant Vuitton sur les Champs Elysées. En son temps, la stupide politique du bâton de l’ancien gouvernement, qui avait amalgamé le délit de faciès avec l’immigration, avait obligé de nombreux étudiants chinois à quitter nos universités ou leurs commerces, tandis que nos banques chicanaient l’argent en provenance du pays du soleil levant. La réplique de Pékin ne s’est pas fait attendre. Ainsi pour obtenir un visa de quelques jours, un français doit justifier pas moins de 7 documents : un passeport valable au moins 6 mois, un formulaire de 4 pages digne des renseignements généraux, une photo d’identité, sa feuille d’imposition 2012, une assurance rapatriement et de couverture des soins en Chine, le billet d’avion (surtout celui du retour), une lettre d’invitation d’un chinois garant qui devra aussi fournir sa carte d’identité…le tout accompagné de 75 euros (la moitié d’un salaire moyen en Chine). Un américain devra aussi rajouter son dernier relevé bancaire. Pour agrémenter votre demande, le fonctionnaire qui analyse votre dossier derrière le guichet ne parle que chinois. Ensuite, si vous ne sortez pas de Chine au jour convenu, la police vient vous chercher; vous écopez d’une amende (500 €) et devez refaire les formalités pour le jour supplémentaire avec interdiction de revenir. Il faut dire que l’administration sarkoziste n'avait pas fait dans la dentelle, "perdant" les dossiers, s’ingéniant à dépasser les dates d’expiration des permis de séjour, exigeant toujours plus de paperasses à chaque réclamation, afin que le demandeur ne puisse ni entrer, ni sortir, le transformant de facto en clandestin. Les professionnels eux, voyaient leurs séjours divisés par deux ou par trois à l’occasion des salons français. Parfois l'autorisation leur parvenait après les salons. Mais, habitués aux arcanes des frontières fermées, ils rentraient par ruse en France, en voiture de location, à partir de l'Allemagne Fédérale gavée de commandes à l'export. Nous sommes très loin de la libre circulation dont nous profitons dans l’espace Schengen. Notre nationalisme rampant à l’époque de la mondialisation est affligeant. Mais rien n’empêchera les braves français de voter la fermeture des frontières et l’expulsion des étrangers venus manger leur pain blanc, pendant que les américains remplissent nos palaces, les russes achètent la Côte d'Azur, les qataris s'emparent du PSG... Nos nouveaux maitres, ceux qui nous prêtent l’argent pour payer nos fonctionnaires, ont bien compris notre arrogance tricolore. Pour le moment, ils achètent nos entreprises (350 grandes entreprises chaque année). Demain, ils nous mettront au travail, nous vendrons des Qoros afin de nous ramener à la réalité et nous faire payer notre insolence !