Mise à jour 14/07/2015
les contreparties imposées à Athènes sont tellement dures que le gouvernement de gauche radicale aura peut-être du mal à le vendre aux Grecs. Alexis Tsipras a dû lâcher beaucoup, ce qui augure d'un vote délicat par le Parlement grec qui doit valider le paquet d'ici mercredi, faute de quoi l'offre tombe à l'eau. Il sera ce jour-là sous la pression des fonctionnaires qui appellent à une grève de 24 heures contre un accord «anti-populaire»
Sommet difficile dimanche sur la Grèce par le blocage sur les exigences de l’Eurogroupe. Les créanciers n’ont plus confiance et le Parlement grec devra immédiatement voter des décisions douloureuses pour obtenir une nouvelle aide. L’hypothèse d’une sortie de la Grèce de la zone euro, ou « Grexit », n’a jamais été aussi proche. Elle figure dans le document de travail issu de l’Eurogroupe, sur lequel planchent les chefs d’Etat européen. Un texte qui exige de la Grèce des concessions encore plus importantes que celles auxquelles elle a déjà accepté de se plier (sur la TVA, les retraites, les privatisations. Le retour probable de Tsipras les mains liées sonne comme une trahison de ses promesses électorales et une mauvaise blague pour le 61% de grecs opposés à tout arrangements avec l’Europe.
08/07/2015. Où sont passés les ex-ministres du naufrage grec ?
D’Andréas Papandréou à Antónis Samarás, les grecs seraient bien inspirés de demander des comptes aux auteurs de leur faillite. Tous, de 1995 à 2014, ont exhibé de faux bilans à l’Europe afin d’obtenir des subventions et aides bien au-delà de leur solvabilité. L’Europe a été bernée par des chiffres fantaisistes d’endettement de 1,3 % du PIB pour admettre plus tard 13 %, simple erreur de virgule. Entre temps, gabegie de dépenses publiques, multiplication des fonctionnaires, évasion fiscale, généreuses retraites... ont transformé la Grèce en paradis des fraudes en tous genres. 350 milliards € plus tard, et un endettement à 175 % au dessus de la réalité nationale, voici venir le moraliste Aléxis Tsípras, gauche radicale, élu sur la simple promesse d’effacer la dette qui étrangle les ménages (66.940 € par actif). Seul problème de taille : la Grèce vit sous perfusion de ses créanciers et la provocation n’est pas la tasse de thé des eurocrates. La meilleure chimère électorale ne peut ignorer les échéances qui tombent à coups de milliards € et que personne ne peut plus payer. Mais les politiques sont malins et prennent facilement le peuple en otage. Un référendum à 61 % contre le diktat européen fera peur aux créanciers (BCE, FMI, Etats de la zone euro ),en les obligeant malgré eux à sauver les meubles. Inutile de compter sur les élites grecques qui se sont enfuies en Suisse, Allemagne, Angleterre avec leurs capitaux (38 milliards € en quelques mois)
Moralité de cette lamentable affaire : l’irresponsabilité, le mensonge et la manipulation des élus ne sont pas spécifiques à la Grèce. A tous les étages du pouvoir, des filous de l'immunité parlementaire s’échappent par la petite porte après avoir fait des dégâts considérables sur leurs concitoyens et leurs descendants…
En France, nos politiques veulent garder la Grèce dans l'Europe. L'explication n’est pas celle du berceau philosophique mais la peur de perdre pour l’Etat 57 milliards €, sans oublier le rusé Poutine qui s’est empressé de signer avec Tsipras le passage de son oléoduc gazier sous les fenêtres de l’Europe qui n’en veut pas.
Tsipras est un bon joueur de poker menteur. Il a compris tout cela avant les autres et demande une aide immédiate de 3 milliards € pour ne pas quitter la table. Pour mémoire, deux plans d’aide (en 2010 et 2011) ont permis à la Grèce le transfert de l’essentiel de sa dette du secteur privé au public (Etats européens, Fonds européen de stabilité financière, BCE, FMI) et l’annulation de 107 milliards € de dette portée par les banques et les fonds d’investissement. L’Europe reculera forcément une nouvelle fois la tête haute et les riches ministres grecs successifs qui se sont refilés la patate chaude, avant de disparaître avec de jolis discours - ceux qui bercent les ravis, les idéalistes, les « chacun pour soi.,Dieu pour tous » - n'iront pas devant la justice. En Grèce, les promesses engagent tous ceux qui les entendent . Une vraie tragédie grecque entre voleurs !