La péripétie de la messe en plein-air démontre les limites de nos élus dont la plupart sont de mauvais communicants. A l’heure où l’information circule à la vitesse d’internet il est imprudent de ne pas entrevoir les différents effets d’une décision prise dans son coin avec sa seule sensibilité. Le maire de Bormes l’a bien compris en s’entourant d’un professionnel externe chargé de veiller sur la cohérence de la communication communale.
Peu partageur, le maire du Lavandou n’est pas un modèle de communication publique, oubliant d’arrondir les angles, s’arc-boutant sur des postures curieuses , maraudant d’une contradiction à l’autre, brétaillant à grands coups de deniers publics dans les prétoires, avec épisodiquement des crises d’autorité qui font sourire jaune le voisinage.
Pourtant, on peut lui reconnaître une bonne pratique du verbiage et de l'ergotage à l’aube de la retraite, décidant dans l’indifférence des inimitiés qui s’accumulent derrière lui. Passer du statut de rassembleur à celui de diviseur en quelques années a été d’une rapidité déconcertante par petits zestes de clientélisme - à peine dissimulés - et un cuir d’anthropophage. Faible avec les forts, fort avec les faibles , il excelle !
De la ruse de l’élu il pratique à souhait l’esquive facile du "ce n’est pas de ma faute" , alors que sa fonction est précisément d’anticiper et d’entreprendre. Tirer les sonnettes après chaque inondation n’est pas de son rôle premier qui consisterait plutôt à accepter notre géologie et lorsqu’il parle de notion de responsabilité combien de fois a-t-il raté le train de sa conscience ?
En gestion publique, si vous voulez rester au-dessus du lot et vous prétendre investi d’une mission divine, l’exemplarité doit demeurer votre credo. Etre né au solstice d'hiver ne suffit pas à diriger un peuple, comme autrefois l’étoile de Bethléem guidait les rois mages vers le messie. La myrrhe et l’encens ont été remplacés depuis par le soufre et l'esprit de la toile. Faut faire avec car les administrés sont moins stupides qu’on le pense. En 20 ans les jeunes ne cherchent plus le modèle du père ou du grand frère. Ils croquent la vie à pleine dents, baluchon d’une main, smartphone de l’autre; leurs diplômes en berne d’emploi et des étoiles plein la tête. Pour ceux-là : décrets, mandats, autorité, encartage ou déguisement d’écossais, les poussent vers des eldorados plus attirants. Ils nous laissent au passage sur les bras : retraités, fonctionnaires, défavorisés, chômeurs et bientôt migrants ou déplacés climatiques . Mais qu'est-ce qui cloche dans notre République ?
Depuis la création de cet espace d’expression libre, nous avons reçu des centaines de messages cruels - jamais publiés - sur nos élus qui inspirent à la fois rejet et fascination du pouvoir. L’ingratitude des hommes est légendaire surtout lorsque la vérité est travestie. Alors l’effet boomerang est ravageur. Notre représentant local en a fait les frais de nombreuses fois, et encore ces derniers jours associant audacieusement une légitime recherche d’économie à un risque puisé dans l’actualité des croisades. Mais l’imagination ne serait-elle pas au bout de sa plume d’auteur ?
L’exemplarité est le prix d’une noble fonction qui ne tolère ni le mensonge, ni la manipulation, ni les petites enveloppes... l'église ne peut rien faire pour les brebis égarées !