À tous mes chers compatriotes à la mémoire sélective et partiale, voici un petit rappel salutaire. Il serait temps d’être avant tout des humains doués de raison et d’user de notre esprit critique au lieu d’être systématiquement court-circuités par les politiques et les discours haineux qui pullulent un peu partout en France.
Entre 1939 et 1945, plus de 60 millions d’Européens durent fuir les horreurs de la guerre, dont 10 millions de français devinrent migrants marchant sans but vers le sud - soit près d'un quart de la population de l'époque – Pire ! moins de 1% de la population a résisté sur l'ensemble de la guerre et les "collabos" étaient environ 2%...
Les migrants parcouraient 500 à 800 kilomètres à pied, avec d'énormes dégâts. Notamment, 90.000 enfants furent abandonnés sur les routes de France en mai et juin 1940. Combien de viols, de vols et d'abus ont été commis par les populations autochtones... ?
Bien des Français n'aimaient pas ces gens du Nord, que certains appelaient les "Boches du Nord", ni ceux de l'Est qui avaient un accent... Et dès lors que l'exode a viré à la panique, il y a eu des excès ignobles. Il n'y avait pas de passeurs à l’époque, mais des Français faisaient payer une fortune un simple verre d'eau. Des réfugiés qui squattaient des fermes abandonnées se faisaient déloger à coups de fusil. Les préfets ayant demandé la solidarité, de nombreux locaux craignaient de manquer de nourriture s'ils accueillaient des réfugiés. Alors, dans certains villages, le maire venait en personne leur demander de déguerpir...
Les plus chanceux, ceux qui avaient échappé aux meurtres d’opportunité (la bourse ou la vie ! ), échouèrent au Maroc, aux Balkans, aux Etats Unis, au Canada bien plus avenants…. Des migrants français partirent par les ports de la mer Noire en Bulgarie et en Roumanie. Bon nombre de bateaux de fortune devaient se ravitailler en carburant dans les ports turcs et malgré toutes les indignités pour les empêcher d'accoster, ils passèrent en Syrie, en Égypte ou en Palestine.
2016 : l’histoire oubliée par les français éclaire les épreuves de celles et ceux qui veulent de nos jours faire le chemin inverse pour fuir à nouveau les guerres. La migration s’est adaptée (GPS, internet, Paypal, Facebook…) mais on remplit encore des camps (pas les mêmes qu’autrefois où le travail rendait soit-disant libre) et on négocie cette manne comme sur le marché aux esclaves (3 milliards € contre 3 millions de Syriens retenus en Turquie).
Pour les uns, l’aide aux réfugiés est "Un devoir d’humanité face à des gens qui ont tout perdu, chassés par la barbarie des guerres". Pour les autres "l'immigration est perçue comme l'une des nombreuses facettes négatives d'une mondialisation porteuse de mille dangers".
Pas merci aux élus, partisans d’une ligne Maginot, qui veulent installer des portiques anti burkini dans nos établissements scolaires, dans les grandes gares et aéroports… amalgamant migrants et djihadistes.
7,5 milliards d’humains. Et moi, et moi, et moi ! avec ma vie, mon petit chez-moi, mon mal de tête, mon point au foie… j'y pense et puis j'oublie ! C'est la vie, c'est la vie… Honte aux racistes !